vendredi 2 février 2007

# 9 PUSHKAR - Be baba cool...


# 9 PUSHKAR - Be baba cool... - 2 fevrier 2007

Pushkar est une jolie petite ville batie autour d’un petit lac (sacre) borde de ghats (escaliers menant au bord de l’eau et a partir desquels les Indiens procedent a leurs ablutions, leurs bains rituels et leur lessive).
La ville est celle de Brahma (la ‘trinite’ hindouiste regroupant Brahma l’equilibre, Vishnu le createur et Shiva le destructeur) et est la seule dans laquelle un temple (tres laid comme la plupart des temples modernes) lui ait ete dedie, ce qui explique l’afflux de pelerins.

La saison touristique etant plutot au mois de novembre, lors des fetes au cours desquelles a lieu le marche aux chameaux, les 3 jours passes ici nous ont permis de profiter pleinement de ce petit havre de paix.
Ca fait du bien de se sentir un peu chez soi quand on est SDF comme nous en ce moment. Il faut savoir qu’il n’y a pas d’auto-rickshaws a Pushkar : c’est une ville a taille humaine, on s’y deplace a pieds ; on s’y repose aussi les oreilles !

Ici, les touristes sont en fait assez differents de ceux rencontres precedemment : il s’agit essentiellement de routards, plutot tendance baba cool. Il est impressionnant de voir combien ils touristes adoptent la mode vestimentaire locale (nous ne faisons d’ailleurs pas exception a la regle, dans une certaine mesure seulement, comme explique dans un precedent post) : jupes amples, chemises en coton, pantalons larges, foulards, chaines de pieds tintinabulantes, piercings dans le nez et/ou les oreilles, dread locks...
Nous ne sommes pas loin de ce que devaient decouvrir les touristes occidentaux dans les annees 60/70. Ici donc tout incite au calme, la serenite et un peu au shopping aussi (le choix est grand). Parallelement, il y a de nombreuses terrasses bordant le lac ou toits-restaurants le surplombant, ce qui permet de siroter un chai en toute serenite sur fond de brume le matin ou de stupefiants couchers de soleil.


Apres nous etre (volontairement) perdus dans les ruelles de la ville, nous avons eu la chance de nous faire inviter par une famille afin de partager son repas. En effet, en passant dans la rue a l’exterieur du centre ville, nous sommes heles par une mere de famille qui nous invite a entrer chez elle des qu’elle apprend notre nationalite ; son epoux est musicien (percussionniste) et a donne plusieurs concerts en France, notamment a Lille en 2006 lors des festivites organisees en l’honneur de l’Inde.

Si son mari est absent pour cause de preparation d’un concert ayant lieu le soir meme, nous rejoignons son fils de 20 ans dans la piece dediee au repas (les pieces de la maison sont organisees autour de la cours qui est elle-meme protegee par un mur d’enceinte).
La cuisine est une piece toute simple sans ouverture si ce n’est la porte. Des nattes tressees sont placees a meme le sol afin de prendre le repas et la preparation de celui-ci se fait grace a un foyer dispose dans un coin de la piece et un rechaud a gaz. Nous visitons egalement une chambre meublee tres simplement d’un lit ; sur les etageres tronent les photos et les remerciements de la France pour les concerts auxquels le chef de famille a participe.


Nous prenons place par terre dans la cuisine, a cote de son fils, et la mere de famille insiste pour que nous prenions part au repas (les femmes ont a priori dejeune avant, seul le garcon etant en train de manger). Nous acceptons de bon coeur cette sympahique proposition et sa jeune fille de 9 ans nous sert, dans des plats metalliques, du riz parfume aux legumes et aux epices (un peu plus ‘hot’ que ce que nous avions goute jusqu’alors), un peu de curry de lentilles et un chapati fait maison (le pain reste traditionnellement prepare par les familles ; nous n’avons d’ailleurs jamais vu de magasin ressemblant de pres ou de loin a une boulangerie depuis notre arrivee). Enfin nous terminons par un the masala peu epice car notre hote avait peur que cela soit trop fort pour nous (on nous a d’ailleurs explique que les jeunes indiens consommaient peu le the epice, celui-ci etant considere comme une boisson de ‘vieux’ !! Decidement, les traditions se perdent partout...).

Nous discutons pres d’une heure avec le jeune homme qui lui aussi est musicien et donne des cours de percussions pres du lac. C’est l’occasion pour nous de comparer un peu nos pays et d’en apprendre un peu plus sur les mariages indiens. Ceux-ci restent tres majoritairement arranges par les familles et il semble difficilement concevable, meme pour les jeunes, d’y deroger, si ce n’est peut-etre dans les grandes agglomerations ou le systeme de castes est un peu moins pregnant.

De maniere generale, les questions qui nous sont posees tournent toujours un peu autour de la meme thematique : que faisons-nous dans la vie et combien gagnons-nous...
Pour une fois nous parvenons a devier un peu de ces sujets pour elargir le debat, mais cela reste relativement difficile, meme lorsque nos interlocuteurs parlent assez bien anglais. Cela nous laisse donc toujours assez perplexes : ces questions personnelles sont-elles toujours desinteressees ou s’agit-il plus de jauger l’epaisseur de notre porte-monnaie ? L’experience nous laisse malheureusement a penser que, dans les zones touristiques en tout cas, le desinteressement est plutot rare de nos jours.

Ce moment ayant ete fort sympahique, nous rejoignons le jeune musicien et sa famille en fin d’apres-midi pres des ghats.
Il nous donne alors un cours de percussions avec vue de reve sur le lac et le coucher de soleil.
C’est un moment fort sympathique et inattendu. Nous passons un bon moment en sa compagnie et Kim, le rythme dans la peau, a meme accompagne quelques temps le pere de famille et quelques autres eleves touristes pour quelques rythmes endiables ! Pas toujours facile de suivre malgre tout !! Reste que notre musicien attendait quelque chose de nous, ce qui en soi n’etait pas choquant de notre point de vue puisque nous avions partage un peu de son repas et pris une lecon de musique, certes non sollicitee...
Cela reste une experience unique que nous avons pris plaisir a partager mais nous savons que notre statut de touriste nous met en position de ‘vache a lait’ (pas toujours sacree) et c’est parfois un peu fatiguant car repetitif.


Plus nous voyageons dans le Rajasthan, plus ce constat s’impose car les prix augmentent a vue d’oeil. Heureusement que nous sommes la depuis pres de 4 semaines et que nous sommes vigilants.
Ainsi l’on a essaye de nous faire payer le transport en soute de nos bagages alors que c’est gratuit, on nous a propose des prix delirants pour des courses en auto-rickshaw (et la l’experience des semaines passees est un serieux atout), on nous a augmente les prix pour acceder a certains sites touristiques ou bus publics (merci au Lonely Planet pour ses indications tres fiables en la matiere)..., bref c’est un combat de tous les instants qui revait un interet certain lorsque l’on part pour plusieurs mois.
Enfin, malgre ces petites contraintes quotidiennes, rien ne nous fait regretter de visiter ce beau pays et de rencontrer sa population si accueillante.


Nous constatons de maniere evidente que le rapport a la vie et a la mort est tres different ici de ce que nous connaissons chez nous. Ainsi nous avons croise, en pleine rue du centre ville de Pushkar, une pauvre chevre agonisante, deja a moitie devoree par les insectes.
Il est etonnant de voir combien ce spectacle ne semblait pas choquer la population qui se desinteressait totalement du pauvre animal. Outre les problemes evidents d’hygiene que cela peut poser en pleine ville, nos conceptions sont tout de meme radicalement differentes.

Ceci dit la situation n'est malheureusement guere plus enviable en qui concerne les etres humains... Un couple de Suisses rencontre a Palitana nous a d’ailleurs explique qu’ils avaient arrete leur voiture afin de mettre sur le bas-cote une vieille femme gisant sur la route ; toutes les voitures passaient a cote sans s’y interesser et l’evitaient tant bien que mal. Meme si elle semblait ne pas vouloir bouger de la, son etat ne lui avait a priori pas permis de venir par ses propres moyens a cet endroit isole...
La difference culturelle est donc parfois une barriere difficile a franchir et nous nous en apercevons un peu plus chaque jour, meme si nous essayons toujours de faire preuve d’ouverture d’esprit.


Celine et Kim

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu es trop beau, kim le voyageur !
Profitez bien les amis !
Fabrice

Anonyme a dit…

bONJOUR
Vos photographies et votre reprtage de voyage me plaisent beaucoup. Mon blog est une fenêtre ouverte sur le modne du Voyage - non marchand et référencé TV5 monde - par les cultures et rencontres, visions de photographes et chroniques de reporters, récits de voyageurs et émotions, comme vous, et l'actualité du toyrisme.
Je souhaite écrire un billet sur votre périple ave cdes photos , bien sûr j'insère un lien vers votre site dans ma note comme je le fis pour les Cousinsmigrateurs.

A bientôt
Christine
http://les5sensselonchristian. typepad.com