Ahmedabad - 21 janvier 2007
Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et nous avons du quitter la douce quietude de Palitana. Le choc est rude : notre bus est un bus public dont on se demande bien comment il peut encore rouler (en attendant notre bus je contemplais ceux qui venaient tour a tour se garer en me disant : 'pourvu que cela ne soit pas celui-la !', mais malheureusement c'etait bien l'un d'eux !!).
Plus qu'un bus, cela ressemblait plus a une juxtaposition de toles fixees les unes aux autres avec, en lieu et place des fenetres, des morceaux de plastique obscurcis par le temps et dont la tailles etait tres approximativemnt celle des ouvertures... Cerise sur le gateau, les sieges etaient completement defonces, la poussiere omnipresente et le bruit durant 5 heures de trajet insupportable...
Et que dire de la joie de recevoir de temps en temps, dans le cou ou sur le visage, les echantillons de crachats de ceux qui visiblement ne parviennent pas a viser a travers la fenetre du bus ! En fait, la grande majorite des Indiens se raclent souvent la gorge et crachent beaucoup. Tres surprenant.
Inutile de decrire notre joie a l'arrivee de ce periple passe le nez dans le vent puisque evidemment nos voisins ne pouvaient se resoudre a fermer les 'vitres'.
C'est donc fourbus et poussiereux que nous arrivons a Ahmedabad ou nous parvenons a grand peine a descendre du bus ; c'est que les prochains voyageurs sont deja sur les starting blocks pour prendre place a bord. Il faut jouer des coudes !Bien vite nous partons nous promener, mais en ce dimanche la foule est tellement compacte qu'il faut trouver un peu d'espace.
[Cf photo du marche]
Nous partons donc faire un tour pres du lac de Kankaria. Afin d'echapper une nouvelle fois a nos fans (!), nous trouvons refuge sur un pedalo ! Ouf, un peu de calme et de solitude au milieu de l'eau... 
Comme quoi il ne faut jamais se fier a sa 1ere impression, surtout si elle est mauvaise, notre visite de Ahmedabad le lendemain est un enchantement. 
Alors que la ville s'eveille seulement sous les lueurs rosees de l'aube, nous partons a la decouverte de la vieille ville : les mosquees du XVeme siecle, le marche, le fort et surtout les tres belles maisons anciennes tout de bois sculptees. 
Nombre d'entre celles sont en bien mauvais etat. D'autres ont ete rachetees pour etre transformees en musee comme cette maison en cours de renovation : la finesse des sculpures y est a couper le souffle, les murs etant couverts de fleurs colorees.
Nous avons fait d'etranges rencontres a cette heure matinale : une ancienne mosquee a ete colonisee par les habitants et une ville miniature s'est constituee tout autour de l'edifice. C'est ainsi qu'en en faisant le tour nous avons croise des femmes faisant la vaisselle et meme des personnes dans leur lit !!
C'est quelquechose d'assez extra-ordinaire en fait (bien evidemment, pas de photos pour cette partie).
Il nous est possible de voir comment les (certains) Indiens vivent au quotidien. Ceux-la, parmi les moins favorises, ne possedent que quelques paillasses, disposees a meme le sol, a un metre a peine de la rue ou nous marchons. Nous y avons atterri par hasard. On nous a meme encourages a faire le tour de cet etrange endroit ou une femme se penche deja pour nettoyer le metre carre de terrain devant son lit, a cote du lit de sa... voisine, alors qu'une autre s'etire en baillant et en nous regardant passer. Nous sommes genes, bien sur. Il n'y a pas de mur, pas d'intimite.
Curieusement, il y a peu de mauvaises odeurs contrairement a ce que l'on pourrait l'imaginer. D'ailleurs, de maniere generale, les gens prennent soin d'eux, de leur hygiene en tachant de s'arranger du mieux qu'ils peuvent avec les contraintes de leur environnement : animaux dans la ville, absence de 'tout a l'egout', absence meme d'eau courante pour beaucoup, poussiere omnipresente...
Finalement, loin d'etre choques et de nous demander de partir, les gens restent souriants et nous lancent de grands 'namaste' ('bonjour'). Quelle gentillesse vis-a-vis de deux etrangers bien curieux qui se sont pourtant immisces dans leur intimite matinale...
Une visite au Fort de la ville nous aura permis de partager le jeu favori des enfants du Gujarat : le cerf-volant. D'ailleurs, cette region accueille ces jours-ci la competition nationale de cerfs-volants. Moment tres sympa ou on s'apercoit qu'un gamin de 8 ans est bien plus doue que 2 adultes : on a eu droit a notre cours prive. Il va falloir etre assidu si l'on veut s'inscrire l'annee prochaine. ;-)
Nous avons eu l'occasion de deguster des thalis, specialite du Gujarat, grand plateau individuel, compose de plusieurs plats vegetariens. Quel fou rire lorsque nous avons goute les 'douceurs' locales en fin de repas. Nos papilles n'y etant ni habituees, ni preparees, il a ete difficile de se contenir tant les gouts successifs et enchaines le plus rapidement possible (pour abreger les souffrances au plus tot) etaient aussi desagreables les uns que les autres.Experience culinaire de fin de repas a ne surtout pas reiterer. Si vous en goutez un jour, pensez a nous. ;-)
Bientot nous allons quitter le chaleureux Gujarat pour les palais plus touristiques du Rajasthan. Ce qui nous aura marque est la gentillesse des gens. Nous y reviendrons volontiers...
Quelques reponses aux questions fort pratiques de nos lecteurs :
1. Comment sont les toilettes ?
C'est vrai que nous vous avions epargne ce point, mais puisque vous insistez !! Tout depend ou on se trouve.- Dans les hotels c'est tres variable au niveau de la proprete mais des que l'on a des chambres correctes, les sanitaires vont a peu pres avec. Dans les autres, il vaut mieux eviter d'y poser les fesses ! A noter que toutes ne sont pas equipees de chasses d'eau fonctionnelles ; on en revient donc a la methode traditionnelle du seau d'eau.
- En ville et sur les aires de stationnement (en voyage), c'est une autre hitoire !! Il s'agit plutot de toilettes a la turque (cela vaut mieux) presque toujours sales, tres malodorantes et sans eau ; parfois il n'y a aucune separation entre les toilettes (meme pour les femmes). Pour les femmes j'ai meme vu un modele inconnu jusqu'alors : pas de trou mais une rigole courant tout au bout des petites separations faites pour chaque personne, le tout en joli carrelage et en plein air. Enfin Kim a souvent remarque que l'evacuation des urinoirs se faisait souvent sur les pieds de l'utilisateur !! No comment...
2. Comment fait-on notre lessive ?
La encore cela depend. Soit dans la salle de bain de l'hoetel quand on reste au moins 2 nuits : l'air est sec meme s'il fait frais le matin et le soir (au moins nous n'avons pas de neige...). Par contre vu qu'a Roissy on nous a pris notre lessive liquide (!!) nous avons investi dans un savon local ; cela va bien. Nous avons aussi donne notre linge a laver dans des echoppes : il est lave dans les cours d'eau avec le linge des Indiens. C'est bien fait, parfois repasse et pas cher (ex : 1 a 2 Euros pour 10 articles laves dans la journee) .3. Quel est le temps ?
Ici c'est l'hiver mais il fait tres bon par rapport a ce que vous avez en France. On supporte le pull le matin et le soir mais en journee il doit faire dans les 22 a 25 degres. A noter qu'en remontant vers le nord il fait plus sec et les ecarts de temperatures sont plus importants. En gros, c'est le temps ideal pour fureter au milieu des vieilles pierres.
A bientot pour d'autres questions/reponses
Celine et Kim
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