dimanche 18 février 2007

# 14 - BENARES - Holly Ganga


# 14 - BENARES - 18 fevrier 2007

Benares, derniere etape de notre periple indien, est sans aucun doute la meilleure destination pour achever la decouverte de l'Inde du nord. Il s'agissait en tout cas d'une ville fort attendue et nous n'avons nullement ete decus.





Benares ou Varanasi, nee de l'union des fleuves Varuna et Assi, est une cite d'or et sacree ou la ferveur religieuse est palpable. La magie opere...






Que dire en effet devant la beaute spectaculaire des ghats dores par la lueur du levant ou les Indiens viennent au premieres heures du jour se laver, prier ou faire la lessive, colorant ainsi encore plus les marches de pierres ?





Comment ne pas etre envoute par la magie des petites bougies voguant tranquillement sur le Gange (Ganga en hindi), a l'aube comme au crepuscule, vers la promesse d'un bon Karma ?






Enfin comment ne pas etre tout simplement touche par la vie - dans ce qu'elle a de plus etendu - dont est paradoxalement emplie toute la cite pourtant bien connue pour ses cremations ?






Ici l'on prend conscience que la mort fait aussi partie de la vie et les cremations au bord du Gange (sur des ghats differents selon les castes des defunts) cotoyent les jeux d'enfants, les bateaux emplis de touristes, les bains quotidiens...




Comme il est surprenant de voir s'elever ces grandes flammes de buchers au bord de l'eau sacree, dans l'espoir que les corps souilles par la vie soient purifies et que l'ame des defunts puisse enfin etre liberee du cycle des reincarnations et atteindre le Nirvana. Cependant ne sont pas concernes par cette purification les plus purs a savoir les enfants de moins de 16 ans, les femmes enceintes et les Sadhus (religieux), voire les animaux ; ceux-ci sont tout simplement plonges dans le Gange sacre, le coprs leste par une pierre.

Cette proximite avec la mort surprend nos convictions mais n'est finalement pas choquante : ici la mort semble mieux acceptee qu'en occident ou elle est beaucoup plus cachee (meme si les femmes n'assistent pas aux cremations, leurs pleurs etant susceptibles de perturber l'ame du defunt...). Neanmoins la vision de ces pieds depassant du bucher troubleront sans doute encore longtemps nos memoires...


Sans contradiction aucune, Benares respire donc la vie et les multitudes de couleurs qui l'emplissent ne font que renforcer cette impression.







Couleurs des linges soigneusement alignes qui sechent sous le soleil matinal des ghats, teintes orangees portees par les Babas (religieux) au ventre parfois bien bombe et a l'oeil rigolard, couleurs des temples, des Dieux, des marches des ghats...





Comme nous l'avons lu dans un beau carnet de voyages dedie a Benares que le patron du Lotus Lounge (voir ci-apres) nous a montre, si les Indiens avaient pu ils auraient sans doute colore aussi le Gange en orange, mais finalement le soleil a son reveil s'en charge tout seul !




Ici tout inspire donc quietude et serenite et, paradoxalement, nous y sommes beaucoup plus au calme que dans d'autres villes touristiques (Jaipur, Agra et Fathepur Sikri pour ne pas les nommer). Est-ce du a la spiritualite dans laquelle le Gange baigne la ville ? En tout cas on s'y sent bien et il fait bon se perdre dans ses ruelles ou longer ses longs ghats.




On se laisse vite prendre par le rire des enfants de Benares, passes experts dans l'art de nous initier a de nouveaux jeux : toboggans de fortune sur les pentes de certains ghats, pistes de billes dans le sable et bien sur cerfs-volants aux cordes longues de plusieurs dizaines de metres qui s'emmelent parfois dans les rames des bateaux, cricket...



Reste que le systeme des castes est plus pregnant ici qu'ailleurs. L'incineration coute cher eu egard au prix du bois. Selon la caste d'appartenance, la cremation n'a donc pas lieu au meme endroit. Les plus pauvres, qui ne peuvent pas faire appel aux usages traditionnels, doivent meme etre incineres dans un crematorium electrique mis a leur disposition par la ville...




Comme nous l'avons dit, Benares est une ville sainte mais les religieux hindouistes sont bien loin des images austeres que nous pouvons avoir des representants des Dieux monoteistes sur terre. C'est ainsi que nous avons fait la connaissance d'un Baba tout d'orange vetu, venu nous chercher sur les bords du Gange. Avec ses longs cheveux noirs boucles, ses colliers de Shiva autour du cou et ses deux incisives du haut en moins il a une bouille sympathique ; il entreprend de nous emmener sous sa tente afin de nous expliquer son mode de vie, difficile.

Il a 42 ans et on lui en donnerait facilement 10 de plus ; il vit cette vie depuis 32 ans. Il se deplace de ville en ville, prodigue ses conseils et accorde son ecoute aux croyants contre quelques dons en nature ou numeraires ; il vit exclusivement de la charite. Chaque jour il prit, fait du yoga, medite, partage avec les autres, hindouistes ou non.



Tout dans la tente est organise autour du foyer central, sacre ; il ne faut rien y poser. La cendre est parfois utilisee par les Babas pour s'en enduire le corps ; elle sert aussi a marquer le front apres la priere.





Notre hote nous offre un the au gingembre (cela occasionnera d'ailleurs une dispute avec le marchand qui voulait lui faire payer plus cher...) et un peu de son repas (chapati, petits pois et...beaucoup de graisse) ; bien mal nous prend d'accepter ces victuailles, nous sommes vite au bord de la nausee tellement c'est gras ! Il nous offre egalement deux colliers dedies a Shiva au terme de notre visite et nous gratifie d'un peu de cendres sur le front.


Il faut savoir que quelques jours avant notre arrivee a Benares, un grand rassemblement religieux s'est tenu, reunissant des milliers de Babas - hommes et femmes meme si elles sont moins nombreuses - sur les ghats de la ville. Ils y ont installe un gigantesque campement orange et tous ces Babas, vraiment cools, n'ont pas encore quitte les lieux.



Ils campent a plusieurs sous la tente, a meme les ghats, et leur communaute a l'air plutot festive : ils parlent, dansent, mangent, fument ensemble. Ils ont vraiment l'air d'etre de bons vivants et cherchent le contact avec tous, y compris les occidentaux. Ceci nous permet en tout cas de comprendre beaucoup de choses sur le mode de vie indien.



Nous avons beaucoup aime Benares et sommes heureux d'y avoir acheve notre voyage car le spectacle de la vie y est fascinant. Ne croyez pas les guides de voyage qui vous mettent en garde contre de multiples dangers ; il faut y aller et se laisser porter par l'ambiance et la spiritualite de la belle cite. On ne peut pas l'oublier...




Celine et Kim

Si vous souhaitez prendre une agreable pause a Benares, sur une terrasse au bord du Gange, allez sans hesitation au Lotus Lounge (14/27 Mansarowar Ghat).

Ce restaurant propose une cuisine innovante melant Inde et Occident (il faut dire que ses proprietaires sont une Allemande et un Indien), le tout dans un cadre exceptionnel : terrasse ombragee avec des tables ou coussins poses a-meme le sol. Ici il fait bon se resourcer et discuter avec les proprietaires qui sont fort sympathiques.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut les voyageurs !! C'est marrant l'espèce de grand phalus que Céline essaie désespérément de toucher. (surement un vieux fantasme !)
Donc si je comprend bien, la dernière étape est on ne peut plus symbolique puisque c'est la fin ...... de votre voyage en Inde. On attend la suite avec impatience (thailand ?).

Steph des steppes de l'est et sa famille