# 28 - PHNOM PENH - 15 avril 2007 - Nouvel An Khmer
Tout d'abord, reponse a notre devinette du post sur Battambang et un grand bravo a Cathy (maman de Kim) et a Manfred (et a la Belgique) qui a bien reconnu notre petite dame cambodgienne endormie sur les genoux de Celine dans le bateau nous menant a Battambang !
Notre trajet en bus de Battambang a Phnom Penh est beaucoup plus calme que notre experience fluviale. Le transport durant 4 a 5 heures, nous avons tout le loisir d'admirer la campagne cambodgienne, certes toujours un peu seche eu egard a la saison. Tres plate dans cette region, elle est pourtant parfois inondee a certains endroits suite a la grosse pluie tropicale refraichissante que nous avons eue tot ce matin. L'eau accumulee brille sous le soleil.
Les maisons sur pilotis se succedent les unes aux autres le long de la route nationale, encadrees par les arbres tropicaux. ca et la des enfants jouent sur le bord de la route ou se baignent dans les flaques boueuses, tout comme les canards eleves en nombre par ici.
De tout facon il vaut mille fois mieux regarder ces jolis payages que regarder le programme televise propose par notre bus. Entre clips videos locaux un peu mievres et film hyper violent ,dans lequel les comediens passent leur temps a hurler et a s'entretuer, on ne serait que choisir... Bons programmes pour les jeunes enfants, d'une dizaine d'annees a peine, qui voyagent avec nous.
La capitale cambodgienne fait penser a ue ville de province du sud de la France avec ses jolies maisons coloniales arborees. Il fait bon s'y promener a pieds comme nous le faisons tout au long de notre premiere journee ; et pourquoi pas aussi en moto-dop (moto sur laquelle nous prenons place en tant que passager, tous les deux sur le meme vehicule biensur) ? Ici tous les modes de transport sont permis et il faut dire que le moto-dop est bien plus pratique pour eviter la circulation lorsqu'on traverse d'un bout a l'autre de la ville. Pas de panique, on ne va jamais bien vite ici !
Outre le charme de ses rues, de ses quais et des bords du lac Tonle Sap (toujours lui !), c'esst un vrai plaisir de visiter le Palais royal, la Pagode d'argent et le musee national qui presente de belles statues de l'epoque angkorienne.
Tout est calme et paisible. Malheureusement, la encore et ce n'est pas etonnant dans une grande ville, la pauvrete de la population est bien reelle.
Cela n'empeche pas les enfants qui travaillent dans la rue (ils ramassent les bouteilles et cannette vides, cirent les chaussures ou vendent des livres photocopies) d'etre joyeux et de s'amuser. L'un d'entre eux, age de 9 ans, passera une bonne partie de la fin d'apres-midi a jouer a 'puissance 4' avec nous !
Les livres photocopies sont de deux types : les guides Lonely Planet relatifs a l'Asie du Sud-Est et des temoignages et recits relatifs au regime de Pol Pot et des khmers rouges. L'histoire du Cambodge est incontournable quand on vient ici et il est important de s'y attarder et de s'y interesser.
Nous avons tout d'abord visionne un documentaire projete tous les jours dans un cafe installe sur les quais. Ce film explique comment et pourquoi la ville de Phnom Penh a ete videe de la totalite de ses habitants ce triste jour du 17 avril 1975, soit il y a tres exactement 32 ans. Ce reportage edifiant nous a permis de comprendre un peu mieux l'histoire recente du pays, mais pas de concevoir la realite de la vie quotidienne des Cambodgiens durant toutes ces annees.
Un livre, achete a une adorable petite Cambodgienne, nous permet de toucher du doigt cette terrible et consternante realite de la deportation de la totalite de la population urbaine dans les campagnes afin de produire toujours plus de riz, la famine omnipresente et la lutte pour manger chaque jour, les assassinats quotidiens des opposants au regime, le simple fait de porter des lunettes etant un bon motif...
Nous vous invitons a lire cet emouvant temoignage d'une petite fille alors agee de 5 ans et qui decrit le quotidien de sa famille durant six annees dans le livre 'D'abord ils ont tue mon pere' de Loung Ung. Ce quotidien est sans nul doute celui de tous les Cambodgiens de l'epoque dont 2 millions, soit le quart de la population, ont peri durant ces annees noires.
Nous comprenons maintenant mieux la question de ce jeune moine qui nous a aborde dans la jolie cour du musee national. 'Pourquoi avoir des enfants alors que la vie n'est que souffrances ?'. Nous nous hasardons a lui dire que les Hommes ont besoin de laisser une trace derriere eux et d'esperer que leur vie sera meilleure que la leur. On voit sur la photo ci-dessus des pains de glace transportes par un Cambodgien : nombre de petits metiers qui ont disparu de nos contrees
La jeunesse de la polpulation cambogienne (40% a moins de 15 ans) tendrait d'ailleurs a prouver qu'apres les annees de guerre et de haines fratricides la vie reprend toujours le dessus. Notre jeune moine, dubitatif, nous confirme tout de meme qu'il prefere mettre son energie a prier et mediter. On le comprend aussi...
Il est certain que ce pays ne peut laisser indifferent et desormais il est difficile de ne pas s'interroger sur la vie qu'ont eu les personnes que nous croisons dans la rue et qui ont connu le regime des khmers rouges.
Hier notre regard a ete attire par un homme, auquel nous donnerions une cinquantaine d'annees, qui se trouvait dans le meme pick-up que nous (nous vous raconterons dans le prochain post comment nous nous y sommes retrouves). Il tenait dans ces bras un petit garcon qui devait etre son petit fils. Il le regardait ainsi que les aures enfants a bord du vehicule avec une grande tendresse et etait magnifiquement beau. Mais des que son regard se detachait des enfants, il semblait se perdre dans le vague et empli d'une infinie tristesse...
Les 14, 15 et 16 avril, c'est le nouvel an khmer ! Pourtant une bonne partie des habitants de la capitale est partie pour passer les fetes en famille, a la campagne. la ville est donc un peu vide pour l'occasion. En fait nous ne voyons pas beaucoup de festivites mis a part queques guirlandes multicolores et quelques danses improvisees sur les quais et dans les rues. Donc pas de lancers d'eau ni de talc qui semblent-ils sont desormais interdits a Phnom Penh. Tant pis si nous n'avons pas profite de grand chose et BONNE ANNEE A TOUS !!!
Celine et Kim
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