mardi 31 juillet 2007

# 61 LUANG PRABANG - Le royaume au million d'elephants

# 61 – LUANG PRABANG – 31 juillet 2007 - Le royaume au million d’éléphants



Après notre pause champêtre à Vang Vieng, nous reprenons notre route vers le nord du Laos, toujours sur la magnifique route nationale 13 que nous ne nous lassons pas d’admirer.





Nous passons, en effet, à travers les montagnes couvertes de forêts auxquelles semblent s’accrocher les nuages. De temps à autres, nous traversons un petit village aux maisons de bois bâtis à flanc de montagne. Si la population croisée semble plutôt modeste, étonnamment certains toits de chaume arborent fièrement de gigantesques antennes paraboliques. Miracle du modernisme qui parvient à se nicher là où on ne l’attend pas toujours.





De temps à autres, une vache couchée sur la route ou un enfant un peu trop téméraire perturbent notre autobus, où quelques passagers n’ont pu prendre place que dans le couloir, le nombre de places vendues étant supérieur au nombre de sièges... Mais quelques bons coups de klaxon et quelques embardées résolvent toujours le problème.



Après 7 heures de route de montagne, nous voilà revenus en terrain connu : Luang Prabang, où nous avons déjà passé quelques jours en mars dernier. Nous y reprenons vite nos habitudes et retrouvons avec plaisir les restaurants – dont le Tamarind et le Lao Lao café - où nous avions alors passé de bons moments.



En quatre mois, nous notons que quelques changements sont intervenus : le ciel n'est plus pollué par les brulis de mars, le marché de nuit a été déplacé, de nouveaux magasins et restaurants ont ouvert, les travaux de rénovation des maisons ont avancé.



Nous assistons une nouvelle fois à la cérémonie des offrandes matinales aux moines (enfin c’est une première pour Kim qui avait alors paresseusement séché pour rester dans son lit; il faut dire qu'avec un lever 5h30 du matin, on le pardonne). Quel bonheur de voir ces silhouettes orangées sillonner ainsi les rues de cette jolie ville et recevoir des mains des fervents leur nourriture quotidienne.




Nous décidons toutefois de diversifier nos activités et de partir dans la forêt toute proche afin de passer deux jours auprès des éléphants. Notre première prise de contact avec les animaux se fait lors d’une classique promenade à bord d’une nacelle fixée sur le dos de la bête.


Guidés par notre mahout (cornak), notre éléphant est plutôt docile et Kim n’hésite pas à remplacer le mahout sur le cou de l’éléphant lorsque celui-ci le lui propose.


Après cette agréable promenade, nous quittons notre base avec notre guide et les deux touristes anglaises qui nous accompagnent dans cette aventure, et rejoignons la rivière située en contrebas pour faire une descente en tubing.



Le contexte est ici différent de ce que nous avons expérimenté à Vang Vieng quelques jours auparavant : peu de touristes pratiquent cette activité, il n’y a pas de bars le long des berges mais parfois quelques petits villages paisibles et le courant plus calme qu’à Vang Vieng occasionne cependant de petits rapides et tourbillons qui emportent rapidement nos embarcations.




De retour de notre descente, nous enfilons notre tenue de mahout bleue et rejoignons nos éléphants pour une sortie en forêt assis sur le cou des animaux.





Simplement assistés par un mahout assis derrière nous, nous parcourons les petits sentiers de terre où l’on peine à croire qu’un animal aussi imposant soit capable de se frayer un chemin. Et pourtant c’est possible !



Nous grimpons les côtes et descendons les pentes abruptes sans difficulté, toujours avec douceur et précaution.



Evidemment, de temps à autres, il faut bien que ces petites bêtes s’arrêtent afin d’ingurgiter un peu des 200 kg de leur pitance quotidienne, d’où des arrêts arrachages de feuilles et déracinement d’arbres intempestifs que nous avons toutes les peines à réduire à une durée raisonnable.




Du haut de nos montures dont la tête bosselée est couverte de poils coiffés en brosse, certes beaucoup moins longs que les légendaires cheveux de Kim, nous apercevons les montagnes et les forêts parsemées de nuages blancs. C’est vraiment une expérience extraordinaire qui se poursuit le lendemain matin dès notre lever, à 5h30 du matin.




Le jour a peine leve, nous quittons notre bungalow de bambous pour récupérer les animaux qui passent la nuit dans la forêt. Notre mission : les mener à la rivière afin de leur faire prendre leur bain !



Grimper sur un tel animal sans échelle n’est pas chose aisée, surtout lorsque l’éléphant ne veut pas rester coucher.



C’est ainsi que Céline expérimente une remontée inédite avec une jambe sur la tête de son éléphante – future maman d’un éléphanteau et en attente d’un congé de maternité bien mérité – et l’autre dans le vide… Heureusement, grâce à l’aide du mahout elle parvient vite à se mettre en selle.


La baignade dans la rivière est une expérience assez étonnante.


Parvenus au point d’eau, les éléphants descendent lentement afin d’être immergés aux deux tiers, voire plus. Toujours assis sur leur dos, nous les aspergeons afin de les nettoyer, ce qui n’est finalement pas toujours nécessaire, leur tempérament joueur les incitant à s’arroser eux-mêmes – et nous avec – avec leur trompe.




De retour au camp, nos compagnons de deux jours repartent promener de nouveaux clients ; pour notre part nous tentons le rafting en bambous sur la rivière malheureusement trop calme pour que cela présente un réel intérêt.





Cette expérience avec les éléphants vaut vraiment d’être vécue et nous vous la recommandons. Mais attention, ne croyez pas que chevaucher un tel animal soit de tout repos car, contre toute attente, il n’est pas si facile de garder son équilibre en toute circonstance et c’est finalement assez fatiguant.




Outre la rencontre avec ces animaux étonnants, nous gardons en mémoire une très agréable soirée passée avec les habitants du village voisin. Nous voyant passer devant leur porte grande ouverte, un sympathique groupe de jeunes Laos nous convie, en effet, à partager des gâteaux de riz cuits dans des feuilles de bananiers et… les incontournables Beerlaos.




Assis en cercle sur des nattes posées à même le sol de la pièce principale, nous discutons avec nos hôtes au son du karaoké de chansons d’amour thais et laos diffusé par la télévision. Après quelques tours de verres comme c’est la coutume ici, direction le terrain de pétanque ('boutine' ici, adaptation étrange du mot 'boule').




En bon Français et vue le nombre de bières d’avance de nos adversaires, nous gagnons sans trop de difficultés la première manche mais devons malheureusement nous incliner pour la revanche, peu aidés il est vrai par nos partenaires anglaises qui n’avaient manifestement jamais testé ce jeu si répandu au Laos (mais non, nous ne cherchons pas d’excuses). N’ayant plus de temps pour la belle, nous les laissons donc à leur soirée pleine de gaieté où le combat de pétanque promettait d’être rude.



Céline et Kim

vendredi 27 juillet 2007

# 60 – VANG VIENG – Le bonheur est dans la riz(v)iere


# 60 – VANG VIENG – 27 juillet 2007 – Le bonheur est dans la riz(v)iere

Renouant avec nos bonnes habitudes, c’est dans un autobus grinçant que nous faisons la route menant de Vientiane à Vang Vieng. Le trajet de cinq heures vaut cependant vraiment le détour, la route nationale 13 traversant de jolis petits villages de maisons traditionnelles en bois et de belles rizières.




On en oublie d’autant plus vite les recommandations du Ministère des Affaires Etrangères de faire preuve de prudence, voire de ne pas emprunter cette route qui s’était avérer dangereuse il y a quelques années.


Au loin on devine déjà les roches karstiques si propres à la région et que nous avons croisées sur notre route en Thaïlande et au Vietnam. Mais ici nulle mer comme à Koh Yao Noi ou à Halong ; les roches couvertes de végétation encadrent joliment les rizières verdoyantes.

Au cœur de Vang Vieng coule la rivière Nam Song dans laquelle les enfants laos, mais aussi les touristes, aiment à se baigner, portés par le courant.





Les oiseaux chantent, les milliers de papillons colorés et de taille impressionnante virevoltent, les animaux de la ferme se rappellent à notre bon souvenir. Nul doute, nous sommes bien ici au cœur du pays, au beau milieu de la campagne laotienne.





Avant de pouvoir en profiter, il s’agit de dénicher, à défaut de l’oiseau rare, la guest-house qui nous accueillera. Cette fois-ci, ce sera un hotel, avec une vue magnifique sur les collines environnantes qui aura ravi nos cœurs… après 1 heure de recherches tout de même pour Kim. Et oui, c’était au tour de Céline de se reposer et d’attendre tranquillement assise le résultat des recherches…




Chacun son tour !

Les lieux sont ici très faciles d’accès et c’est ainsi que, pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous traversons les diguettes des rizières pour voir les cultures de plus près. Encadrés par le cirque rocheux, les chapeaux coniques des paysans se meuvent lentement dans cette mer de vert.



L’eau qui s’écoule des canaux est d’une grande clarté et passe, tel un ruisseau, d’une parcelle à l’autre, d’un niveau à l’autre. Les libellules multicolores jouent entre les semis et passent lentement au-dessus de nous.



Les villages des environs sont encore très traditionnels. Les maisons de bambous construites sur pilotis afin de pouvoir stocker le bois de chauffage ou installer le bétail à l’abri des intempéries, sont très simples. Les animaux de la ferme gambadent en liberté dans les ruelles de terre, sous les yeux des villageois tranquillement installés sur les petites terrasses de leurs maisons.

Si la majeure partie de la population vit de l’agriculture, le tourisme se développe aussi beaucoup ici.


Les activités ne manquent pas en effet : descente de la rivière sur une chambre à air ou en kayak, trekking dans la montagne, visite de grottes dont certaines immergées, promenades à vélo.





Pour notre part nous nous laissons tenter par deux activités inédites pour nous : visite d’une grotte et descente de la Nam Song, le tout sur une bouée. La visite de la grotte plongée dans le noir est étonnante. Armés de lampes frontales et flottant sur de larges chambres à air, notre petit groupe (7 personnes) progresse lentement dans les eaux fraîches grâce à des cordes tendues le long des parois. Dans la pénombre nous devinons des stalactites et d’autres salles inexplorées.


Après un barbecue de poulet improvisé par nos sympathiques guides au sens aigu de l’organisation (nous vous en reparlerons plus tard), nous partons sur les rapides de la rivière. En fait de rapides, c’est finalement une activité plutôt calme que nous interrompons afin de prendre un verre dans l’un des quelques bars construits sur le bord de l’eau.







Dans ces lieux étonnants faits de matériaux naturels l’ambiance festive est plutôt bon enfant : trapèze au-dessus de l’eau, tyroliennes, sauts dans la rivière à plusieurs mètres de haut, parties de volley-ball, le tout sur fond de dance music et de… Beerlao.

Comme partout les agences de voyages fleurissent au Laos, mais l’expérience et le sens pratique font parfois défaut.

Nos adorables guides pour la journée nous ont ainsi prouvé que des progrès restaient encore à faire. Tout d’abord, avant de partir, nous assistons à de grands débats sur le nombre de clients pour la journée, le nombre de repas et l’argent correspondant. Une fois que tous les protagonistes réussissent apparemment à se mettre d’accord, nous partons avec notre petit groupe international (Hollandais vivant au Sri-Lanka, Sino-Thai-hollandais de Pékin, Chinoise de Taiwan, Espagnol de Grenade) à bord de notre tuk-tuk tout terrain.


Après de multiples arrêts pour prendre un guide, discuter avec des personnes sur le bord de la route et faire descendre des touristes ayant acheté un autre programme pour la journée, nous arrivons près de la rivière. Et là, coup de théâtre, notre chauffeur s’arrête brusquement et recompte frénétiquement ses passagers. Il en manque un, oublié à Vang Vieng !! Tout le monde est bien sûr mort de rire dans le tuk-tuk, les guides n’étant pas les derniers quand il s’agit de rigoler. Tant pis, le touriste oublié sera récupéré plus tard au village.



Pour le moment il convient encore de déterminer qui, dans notre petit groupe, fait du kayak ou du tubing (chambres à air) et ce n’est pas si facile quand l’agence de voyage oublie ce qu’elle a vendu et à qui, et quand les touristes ne se souviennent pas non plus de ce qu’ils ont bien pu réserver… Après un bon quart d’heure de tergiversations, nous nous mettons tous en route pour profiter de cette belle journée ensoleillée, achevée par un bon dîner local pris à l’agence de voyages où nous avons été conviés.

Nous qui avions déjà été invités deux jours plus tôt à danser et partager quelques verres de bière lors d’une fête communale, nous n’en finissons plus de profiter de ce merveilleux accueil de la population lao. Merci à tous pour ce sens du partage et de la convivialité.


Celine et Kim

PS : un grand bonjour à tous nos lecteurs - famille, amis et inconnus - à qui nous souhaitons un excellent mois d'août, mois traditionnellement creux en France et tellement propice aux congés, en France ou à l'étranger. Nous en profitons pour vous remercier tous de nous suivre depuis le début de notre tour du monde voici maintenant presque 7 mois. Belle persévérance. Merci.

PS 2 : nous avons constaté avec plaisir que tout ce temps disponible de l'été 2007 est mis à profit par un certain nombre d'entre vous : en effet, que de commentaires postés sur nos jeux capillaires et sur les pattes de poulet sauce caramel cuites à la vapeur ! Que de perspicacité dans vos réponses : un grand bravo à vous... Vous avez gagné... toute notre considération !!!

mardi 24 juillet 2007

# 59 – VIENTIANE – Je fais ce que « che veux… »


# 59 – VIENTIANE – 24 juillet 2007 - Je fais ce que « che veux… »


Et oui, nous sommes restés plus longtemps que prévu dans la charmante ville de Vientiane. Mais c’est bien là tout l’avantage de ce long voyage qui nous permet de prendre notre temps et d’adapter notre périple à ce que nous trouvons sur notre chemin. Pour vous permettre néanmoins de patienter jusqu’à notre prochaine étape, Vang Vieng, nous vous proposons un post un peu insolite..


Tout d’abord quelques photos gardées précieusement depuis notre départ : tout ce que nous ne vous avons jamais montré sur le 11 janvier 2007, jour de notre départ en Tour du monde.


Mais qu’est-ce que c’est que ces têtes ??? Nous avions vraiment besoin de vacances à cette époque…

Mais finalement, une fois le comparatif avant-après réalisé, est-ce beaucoup mieux aujourd’hui ? Hum… Same, same but really really different… comme pourraient le dire les tee-shirts locaux. C’est vrai que nous avons tout de même meilleure mine, mais que dire de la coiffure de Kim qui se refuse obstinément à fréquenter les coiffeurs asiatiques ?




Nous n’épiloguerons pas sur les différentes options, testées pour vous, qui s’offrent à lui (version Philippe Gildas, version prisonnier, version tribale, version egyptienne, version Dragon ball Z ou version hôpital psychiatrique) car il faut bien se rendre à l’évidence : il peut vraiment faire ce qu’il veut avec ses cheveux (enfin c'est ce dont il est persuadé…).



Nous vous laissons donc juges et attendons vos commentaires. Peut-être les ciseaux passeront-ils à l’attaque avant le terme de notre périple ? En tout cas certains d’entre vous semblent l’espérer si l’on en juge vos nombreux et réguliers commentaires d’ordre capillaire…


Avant de quitter cette agréable capitale et de reprendre la route vers le nord, une petite anecdote afin de vous montrer la zénitude de ses habitants. Dans notre guesthouse officiait un jeune homme, charmant au demeurant, d’une lenteur et d’un flegme absolus.





A quoi pouvait-il bien se doper ? Nous l’ignorons encore. Quoi qu’il en soit, il prenait tant de soin et de temps pour faire son travail qu’il lui a fallu pas moins de dix bonnes minutes pour établir, à la main, la note de notre chambre lors de notre départ, celle-ci n’étant constituée que de cinq malheureuses lignes.



Dans le même ordre d’idée, afin d’aider des résidents de l’hôtel à la recherche d’une adresse, il s’est mis en tête de leur faire un plan sur une feuille, armé de son stylo et… de sa règle ; ce n’est que près de vingt minutes plus tard, inquiets de ne pas le voir réapparaître avec le renseignement demandé, que les touristes l’ont retrouvé attablé et toujours a l’œuvre.





N’oubliez donc pas, si vous venez ici, que le temps s’est presque arrêté sur ce petit pays où il fait bon vivre. Rien ne sert donc de courir ici, il faut savoir prendre son temps et s’imprégner de la gentillesse naturelle des Laos. Dans leur grande sagesse, ils semblent savoir mieux que nous ce qui est important et ce qui ne l’est finalement pas tant que cela. Nous devrions sans aucun doute prendre exemple sur eux.

Céline et Kim

PS : en cadeau Bonux ; la photo d’un mets de choix chinois que vous avez pour mission de découvrir. Un indice : nous n’avons pas voulu y goûter ! Vous auriez sans doute fait la même chose à notre place.

PS 2 : ce post a été écrit sur un balcon devant les magnifiques roches karstiques de Vang Vieng. Comme vous pouvez le constater, c’est une source d’inspiration inextinguible !

PS 3 : enfin, un petit clin d’œil à Agnès qui sauvegarde courageusement et patiemment le contenu de ce blog pour nous : ça y est, nous nous sommes remis au clavier français et à ses accents ! C’est encore un peu difficile mais on devrait s’y réhabituer. Mille mercis pour ce travail qui devrait etre facilité !!!