samedi 24 mars 2007

# 23 - LUANG PRABANG - Douce France et nuits laotiennes


# 23 - LUANG PRABANG - 24 mars 2007 - Douce France et nuits laotiennes

Au lieu d'une descente sur le Mekong pour rejoindre le Laos depuis la Thailande du Nord, nous optons pour une descente en avion depuis Bangkok vers Luang Prabang. Moins de charme et moins d'aventures mais plus de secousses (ATR72 de 50 places, a helices, pour les connaisseurs !) et un joli visa laotien en prime : apparemment celui delivre a la frontiere terrestre est beaucoup moins reussi !



Notre arrivee a Luang Prabang est enfumee. En effet, a cette epoque de l'annee, les paysans laos pratiquent la culture sur brulis, tout comme leurs homologues thais et birmans avec les consequences que nous avons deja evoquees dans ce blog (cf. post precedent # 21 sur Bangkok). Resultat, a notre arrivee l'air chaud est presque irrespirable et les cendres volent un peu partout autour de nous, telle une pluie fine...


Peut-etre les cendres de Thailande se sont-elles jointes a la 'fete' et ont-elles egalement contribue a l'ampleur du phenomene ? Nous ne le saurons jamais ; en tout cas c'est avec satisfaction que nous voyons eclater un bel orage le lendemain de notre arrivee, celui-ci ayant lessive l'air, ramene un peu de ciel bleu et fait tombe la chaleur.



Reste que cette premiere vision de ciel brumeux et ce parfum persistant de fumee ont quelque chose d'inquietant voire d'angoissant. Il est tout de meme troublant de voir les paysages baignes dans une lueur doree en pleine journee et de pouvoir fixer le soleil rougeoyant en plein apres-midi sans lunettes de soleil...


Apres s'etre fait deposer en ville par un tuk-tuk, nous partons a la recherche d'un endroit pour passer, au moins, la premiere nuit. C'est au tour de Kim de partir en chasse. Il revient bredouille ('brocouille comme on dit dans le Bouchonois' selon la citation des Inconnus). Heureusement (ou malheureusement, comme on le verra plus tard), chevauchant sa moto, un Laotien nous propose en chemin de visiter son etablissement. N'ecoutant que son courage, Celine enfourche l'engin motorise en tant que passagere et part en reperage, abandonnant Kim sur le trottoir avec tous les bagages.


Elle ne revient pas. Kim s'inquiete. Est-ce un piege subtil ? Une arnaque d'un nouveau genre ? Celine demande l'asile politique au Laos ? Bref, le Laotien revient... sans Celine. Kim se voit donc oblige d'enfourcher a son tour la moto... toujours en tant que passager... mais avec tous les bagages en prime !





Voici donc le resume de cette incroyable recette : Prenez un occidental (qui ressemble quand meme un peu a un Laotien vu de loin... surtout quand il est bien rase...). Ajoutez une pincee de motocyclette et son conducteur. Melangez-y 2 enormes sacs a roulettes. Saupoudrez de 2 petits sacs a dos. Agitez fermement le tout dans les virages de preference. Cerise sur le gateau, placez un telephone portable qui sonne au milieu du-dit virage dans la main du conducteur qui ne sait resister a la tentation de repondre. Et vous obtenez une chevauchee presque fantastique, avec un Kim tout vert...

Apres cette premiere approche mouvementee de la ville, nous flanons au gre de nos pas entre les belles maisons coloniales restaurees et les superbes temples laotiens.

Ce qui frappe lorsqu'on arrive dans la jolie ville de Luang Prabang, c'est la persistance du francais (seconde langue nationale du Laos) et la survivance de certaines traditions bien de chez nous. Passe encore de voir les menus des restaurants en francais ou de croiser quelques personnes agees parlant la langue de Moliere, mais il est tout de meme etonnant de pouvoir acheter une baguette ou de voir les habitants (petits et grands) vouer une veritable passion pour la ... petanque !


Quelle surprise de voir tous ces terrains le long du Mekong ou dans les cours de recreation, puisque les plus petits s'y mettent des le plus jeune age, a en faire palir d'envie quelques-uns de nos compatriotes du bord mediterraneen. On se croirait presque revenus a la maison et on ne peut pas cacher que cela nous fait du bien !


Il faut dire aussi qu'il existe une certaine nonchalance ici, un peu comme dans le sud de la France que Kim connait bien. Les colons francais n'auraient-ils pas dit a propos du pays : "les Vietnamiens plantent le riz, les Cambodgiens le regardent pousser et les Laotiens l'ecoutent"? En tout cas, meme si ce n'est pas vrai, cela donne une tres bonne indication sur la vitesse de tout ce qui se passe dans cette charmante ville - inscrite au patrimoine de l'Humanite - nichee entre les montagnes et parcourue, entre autres, par les eaux du Mekong.




Elle recele un charme fou avec ses jolies maisons melant harmonieusement les styles lao et francais. Ici le bois est tres largement utilise dans la construction comme pour la decoration : volets et portes massifs, parquets, meubles... Les guest houses, pour un certain nombre tenues par des occidentaux, succedent aux restaurants, aux superbes magasins ou aux galeries d'art.




Une question cependant : combien de temps cette jolie ville de province conservera-t-elle son calme, sa serenite et ses touristes encore majoritairement routards ? En effet le tourisme de luxe, ce qui est tout de meme paradoxal pour un pays communiste (cette ville du Laos aurait-elle l'ambition de monter en gamme, en suivant l'exemple des Maldives ?), frappe lourdement a la porte et les prix s'envolent de maniere deraisonnable par rapport a l'economie locale. Tant et si bien que nous nous posons cette seconde question : faisons-nous bien de vous parler de ce petit havre de paix ??



Finalement nous ne pouvons resister au plaisir de vous conter tout ce que l'on peut trouver dans ce lieu ou nous coulons des jours paisibles... et des nuits un peu moins tranquilles ! Quelle galere !!! Que de galeres devrions-nous dire !!! Elles font partie de ces petits problemes qui sont penibles sur le moment mais qui laissent de bons souvenirs... un peu plus tard !



Jugez-en par vous-memes : nous avons du changer 3 fois de chambre en 4 nuits ; un insomniaque voulait nous faire partager son amour de la danse en jouant des claquettes sur son parquet en bois (c'est-a-dire notre plafond) a 4h du matin, et ce deux nuits de suite ; des ouvriers charpentiers acharnes nous ont reveille en sursaut au petit matin ; un deluge s'est abattu sur la guest house et par la-meme dans notre chambre, inondant ainsi l'un des deux lits (notre chambre double ayant ete echangee contre deux lits simples dans la bataille) et une bonne partie de la piece.


Nous etions rentres depuis a peine 5 minutes quand l'orage a eclate. Quelle chance ! Nous entendions l'eau s'ecouler comme si nous etions dehors sous la pluie. En fait, la pluie tombait bel et bien a l'interieur, notre plafond ayant oublie d'etre etanche ! Nous avons tout de meme pu sauver nos sacs de la noyade... mais pas les rideaux.


Nous pensons encore avec melancolie au pannonceau annoncant la guest house : "quiet rooms". Publicite mensongere ? Si vous voulez eviter ce lieu, contactez-nous. Par contre un indice tout de meme pour le nom de cet etablissement : son nom laotien signifie "bonne chance". ;-)





Nos aventures ne s'arretent pas la : nous changeons de guest house et nous voici dans notre 4eme chambre depuis notre arrivee (ce n'est que la 5eme nuit...). Pas mal pour deux touristes qui avaient envie de se 'poser' un peu et de ne pas avoir a faire et defaire les sacs tous les 3 jours. Les 10 jours que nous avions prevus pour Luang Prabang ne devaient pas, n'allaient pas se passer comme ca !


Apres avoir fait le tour de toutes les guest houses de la ville, nous en trouvons finalement une qui nous convient ; elle est tres agreable avec terrasse, coin pour se poser, ventilateur, clim, TV et eau chaude. Le luxe total en comparaison avec les prestations precedentes.




Vous pensez bien que nous avons prealablement demande si l'endroit etait calme. Vous vous doutez de la reponse. Quelle surprise donc quand, a 4h du matin le surlendemain, nous entendons un rythme effrene de tambours et de symbales ! Une nuit mouvementee de plus. Il s'avere en fait qu'une fois par mois (une seule fois par mois...) les moines jouent de la musique en l'honneur de Bouddha. Notre guest house est, bien evidemment, en face... d'un temple ! Nos moines devaient en plus etre particulierement zeles car ils ont remis ca la nuit suivante...

La nuit derniere etait presque agreable : une coupure de courant a dure toute la journee et nous a seulement empeche d'utiliser clim et ventilateur, alors que la nuit etait l'une des plus chaudes depuis notre arrivee. Les moustiques ne sont par contre pas a plaindre : ils ont profite des fenetres laissees grandes ouvertes pour les circonstances pour festoyer...


Pour en finir avec les nuits laotiennes, il faut parler des soirees endiablees : si les restaurants pullulent ici, la vie nocturne n'est cependant pas tres developpee puisque les etablissements doivent fermer a 22h30 (la tranquillite dont les Laotiens aiment a profiter a compter de 22h est rappelee sur les affiches placardees sur les portes des bars).




Il n'en demeure pas moins que l'on n'est generalement pas mis a la porte avant 23h30 ; c'est tout de meme la premiere fois que nous voyons des serveurs faire vider les lieux alors qu'un bar est encore plein a craquer ! De toute facon il vaut mieux ne pas trainer car les guest houses ferment generalement leurs portes vers 23h ou 23h30, tant et si bien que - ne le sachant pas - nous avons du reveiller le personnel de la notre pour nous faire ouvrir la porte exterieure a minuit. Ah ces touristes !



Il faut dire que nous passions une excellente soiree avec une Allemande, un Suisse, des Danois, un Suedois, des Australiennes, une Americaine, une Espagnole... et nous en oublions surement. En tout cas c'est facile de faire des rencontres et de partager ses experiences de voyages ici !!





Ces premieres impressions de voyage seront completees par un second post sur Luang Prabang.



Celine et Kim

2 commentaires:

Wolf Larsen a dit…

Coucou les petits, continuez c'est génial ce blog, on s'y croirait !
En plus vous donnez plein d'informations, comme par exemple: prévoir un masque respiratoire à certaines époques de l'année.
Amusez-vous bien !

Anonyme a dit…

nous sommes passés à Luang Prabang cet été et c'est decidemment un beau petit coin d'asie encore bien calme avec un soupçon de tourisme hippie, un prochain article dessus sur mon blog