mercredi 11 avril 2007

# 27 - BATTAMBANG - Et le cirque bat son plein


# 27 - BATTAMBANG - 11 avril 2007 - Et le cirque bat son plein

Comme nous l'avons deja constate en Inde, le voyage en tant que tel n'est pas ce que nous preferons dans notre...voyage. Paradoxal ? Peut-etre, mais notre periple memorable entre Siem Reap et Battambang (2eme ville du pays par le nombre d'habitants) nous l'a encore une fois demontre.




Afin de profiter d'un joli parcours fluvial, nous optons pour le bateau. Celui-ci demarrant a 7h00 du matin, nous mettons le reveil a 5h30 pour un depart de l'hotel estime a 6h00 mais en fait a ... 6h30, heure a laquelle un van vient finalement nous prendre avec les autres candidats au voyage.




Pour commencer, la taille de ce van n'est pas tout a fait bien calibree et on y est un peu serres, tant et si bien que Celine se retrouve a cheval sur deux sieges avec un accoudoir dans le dos, ce qui n'est pas tres confortable sur la piste menant a l'embarcadere.





Nous montons en dernier sur le petit bateau ou les bancs sont deja tous occupes ; en se serrant un peu, nous parvenons a nous glisser au milieu de l'embarcation, la tete dans le moteur... Heureusement quelques passagers decendent vite de notre navire pour en prendre un autre en direction de la capitale et nous parvenons a prendre place au fond du bateau, ou le bruit est cependant toujours aussi assourdissant. Et c'est parti pour un trajet previsionnel de 7 heures de navigation !


Nous profitons des jolies payages cambodgiens ; les villages de pecheurs se succedent le long des rives, les enfants nous font des signes de la main et nous envoient des baisers. Notre bateau s'arrete ponctuellement dans les villages flottants pour prendre de nouveaux passagers qui nous rejoignent sur des barques souvent conduites par des enfants. Inutile de dire que nous sommes au grand complet, charges de passagers, de cartons et de bagages en tous genres.


Tout ceci conduit a une certaine proximite voire promiscuite. Il faut dire que les Cambodgiens sont un peu du genre envahissant. C'est ainsi qu'un petit garcon de 10 ans s'est d'abord tranquillement endormi sur l'epaule de Celine, avant d'etre remplace - une fois celui-ci parti -par une dame qui a quasiment pose sa tete sur ses genoux !



Nous n'avons cependant pas oser la deloger de cet oreiller de fortune, cette petite dame etant particulierement sympathique. Elle a ainsi fait beaucoup d'efforts pour tenter d'engager la conversation avec nous alors qu'elle ne parlait pas Anglais : elle nous a pose des questions sur les photos du magazine francais rapporte par Serge quelques jours plus tot, elle a essaye les lunettes de Celine pour voir si elle ne voyait pas de pres ou de loin et a meme constate que Celine avait deux doigts de pieds colles, detail qui n'avait pas echappe a sa sagacite, et qui a eu le merite - une fois l'etonnement passe - de nous faire rire ensemble !



Apres 5 heures de navigation parfois difficile (nous raclons regulierement le fond avec le bateau, saison seche oblige), nous accostons dans un village. Nous pensons d'abord qu'il s'agit de la pause dejeuner mais il n'en est rien : nous apprenons qu'il n'y a pas assez d'eau et les 38 km restants doivent etre fait par la route. Qu'a cela ne tienne, nous continuerons par la route. Reste que notre vehicule est un pick-up, ce qui est plutot adapte vu l'etat de la piste que nous devons traverser, et que nous sommes...26 (autant de touristes que de locaux) a devoir nous y entasser.

Et ce n'est pas tout car il y a aussi tous les bagages ET tous les paquets de victuailles de nos amis Cambodgiens (essentiellement du poisson seche...) qu'il faut charger ! Inutile de dire que nous avons du mal a nous installer et ne serait-ce qu'a poser nos pieds dans le vehicule qui s'ebranle rapidement sur la piste chaotique.


Enfin 'rapidement' c'est un bien grand mot car nous apprenons que le plaisir (...euh, le trajet) doit durer 2 heures (il est 12h30 quand nous prenons la route) dans ces conditions. Il faut s'agripper aux cartons de marchandises pour eviter de tomber dans la benne ou sur la route ; il faut aussi baisser la tete pour eviter les branches et rentrer les bras ballants a l'interieur de la benne pour eviter les eraflures...



Bref, Celine choisit de finalement s'installer dans la benne, les fesses a cheval sur une valise et un carton de poissons... Ces conditions de voyage sous un soleil de plomb font trois victimes cambodgiennes qui vomissent de concert, le voisin de Kim s'essuyant meme au passage sur son tee-shirt ; du cote touristes ce n'est pas beaucoup mieux : de nombreux coups de soleils sont a deplorer...



C'est donc fourbus et poussiereux que nous atteignons notre destination ou nous nous laissons sans complexes embarquer par le chauffeur d'un hotel qui nous propose des chambres a 5 USD. Dans notre etat, nous ne sommes pas disposes a faire le tour de la ville pour trouver une chambre et cela les Cambodgiens l'ont bien compris !



Apres une sieste reparatrice, nous nous installons a une terrasse pour reprendre des forces. Ne parvenant pas a finir nos plats, nos appetits s'etant beaucoup reduits ces temps-ci, un jeune homme s'approche de nous pour nous demander s'il peut finir la soupe de Kim. Apres nous etre demandes si le restaurateur accepterait de voir un mendiant terminer notre assiette - car il ne fait nul doute qu'a Paris il se ferait renvoyer sans menagement - nous donnons nos assiettes, genes de voir quelqu'un terminer nos restes, meme s'il est preferable de les donner plutot que de les jeter.


L'homme s'installe alors, accroupi sur le trottoir, et partage son maigre repas avec deux de ses compagnons d'infortune. Rapidement l'assiette est engloutie ; il nous la rend, nous remercie et repart. Ceci nous laisse un grand sentiment de malaise qui confirme ce que nous avions deja vu a Siem Reap. Il y a beaucoup a faire pour aider la population, meme si elle se prend tres largement en charge. A notre maniere, nous essaierons d'apporter notre contribution tout au long de notre route.

Grace a Amelie, une jeune francaise qui voyage en Asie depuis 2 ans et que nous avions rencontree a Siem Reap, nous apprenons que la semaine internationale du cirque se tient a Battambang : le festival TINI TINOU (qui voudrait dire "D'ici et d'ailleurs"). Nous assistons a plusieurs representations sur trois scenes differentes. La prestation des jeunes Cambodgiens est epoustouflante, dynamique et joyeuse. On sent que les jeunes acrobates pluridisciplinaires, formes par une association, prennent plaisir a etre sur scene et a partager avec le public ; leur joie et leurs sourires sont des plus communicatifs.


Par contre nous sommes moins convaincus par la representation des Francais, un peu longue et froide a notre gout pour un art pourtant chaleureux a la base. La premiere scene avait ete occupee par deux Australiens qui ont su mettre une bonne et chaleureuse ambiance et declencher les rires de l'audience. A noter que les Cambodgiens semblent etre particulierement sensibilises a la prevention du SIDA ; les jeunes artistes ont ainsi fait un numero destine a informer et avertir le public et il n'est pas rare de croiser des affiches rappelant la necessite du port du preservatif.


Aujourd'hui nous sommes le 11 avril, date anniversaire de nos "3 mois de voyage" ; nous allons le passer a Phnom Penh apres avoir fait un "petit" voyage en car de 6 heures. La route nationale 5 nous permet d'admirer quelques beaux paysages le long de la route : villages traditionnels et champs un peu desseches par la saison seche, meme si, ca et la, les touches de vert tendre des jeunes rizieres egaient les cultures.


Nous voici donc arrives dans la Capitale pour de nouvelles aventures. Le nouvel an Khmer est pour tout bientot : du 14 au 16 avril ; tout le monde va s'asperger d'eau et de talc dans la rue... nous vous raconterons ! D'ici la, merci a tout ceux qui nous ont ecrit pour nous donner de leurs nouvelles, nous avons savoure ce moment.


Celine et Kim

PS 1 : vous en doutiez peut-etre mais Alain Delon est une veritable star ici. Il a meme sa propre marque de cigarettes avec le slogan suivant : 'Cigarettes Alain Delon, a taste of France'. Comme les Cambodgiens qui viennent chez nous doivent etre bien decus de ne pas retrouver la moindre trace de cette marque a Paris...








PS 2 : mais que represente donc cette photo ? (la reponse est dans le texte !!!) ;-)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour de Belgique où il y a près de 30 degrés ce weekend du 14 avril.
Concours : c'est bien sûr la sympathique cambodgienne ne parlant pas l'anglais qui s'est installée sur les genoux de Celine pour dormir et compter les doigts de pied de son hôte !

Quel plaisir de lire vos récits. Chaque semaine un peu d'exotisme de proximité sur nos écrans. Bonne continuation ! Manfred