# 38 - MUI NE - Dunes

# 38 - MUI NE - 15 mai 2007 - Dunes

Apres les montagnes verdoyantes de Dalat, changement de decors. Nous voici a nouveau au bord de la mer ('encore !' dirons sans doute certains que nous entendons d'ici), mais cette fois-ci sur la cote Est du pays.

D'accord, nous n'allons pas vous mentir, ici on peut naturellement se baigner dans une eau tres agreable et on peut loger dans un sympathique bungalow (certes rudimentaire au niveau de l'ameublement : un lit, une armoire et une poubelle) au bord de l'eau.

Mais ce qu'on aime ici, c'est avant tout et surtout les paysages feeriques qui s'offrent a nous, finalement a quelques kilometres en jeep de la. Ceci dit il faut les meriter... Courageux et n'ecoutant que notre soif de decouverte (il est vrai que cela ne nous arrive pas tous les jours non plus), nous decidons donc de partir a 5h du matin admirer le lever de soleil sur les dunes blanches situees a une trentaine de kilometres de la.

Courage non recompense ma foi car, une fois n'est pas coutume, aujourd'hui la pluie a decide de tomber non pas l'apres-midi (d'ou le choix de l'horaire matinal), mais le matin.

Bref, apres une nuit courte et hachee (Celine a encore servi de festin a quelque insecte ou parasite niche dans le lit et a la recherche de chair fraiche), quelle n'est pas notre stupeur en ouvrant la porte et en constatant que nous ne pouvons decemment pas partir sous des trombes d'eau. Que faire ? Abandonner, jamais ! Nous repartons donc nous coucher (!!) en attendant des heures meilleures. Et cela paie car vers 10 heures l'acalmie semble bien installee. Le temps d'enfourner une assiette de mangues, et nous voila installes dans notre jeep ouverte aux quatre vents, et ce sous un ciel des plus menacants...

Notre chauffeur nous arrete aux abords d'une riviere ou un gamin de 10 ans, Tam, nous prend en charge. Une fois delestes de nos chaussures, nous remontons - les pieds dans l'eau - le cours tumulteux de l'eau. Souvent nous nous faisons surprendre par un trou ou des sables qui semblent mouvants ; on aurait du nous dire que le maillot de bain etait de rigueur !

Pas le temps pourtant d'avoir des etats d'ame au sujet de notre pantalon mouille car tres vite nous avons de nouveau droit a une belle averse. Notre cape de pluie enfilee (c'est tres pratique et ici tout le monde en porte, sauf Tam qui est vite trempe...), nous decidons d'affronter les elements et meme d'en jouer.

Pieds nus, nous nous prenons pour des peintres avec pour couleurs les sables rouges, ocres, noirs et blancs des bords de l'eau ; avec cette palette improvisee, nous creons des filets d'eau chocolat, caramel ou lactes qui viennent se jeter dans la riviere, a la grande joie de notre petit guide qui patauge gaiement avec nous !

C'est alors que le miracle se produit : la pluie s'arrete et nous restons ebahis par le spectacle de la nature.

Devant nous la riviere coloree s'etire, face a un ciel gris anthracite, nichee entre des dunes de sable rouge et blanc d'une part, et des cocotiers verdoyants d'autre part. Quelle spectacle etonnant. Finalement nous avons bien de la chance avec le temps car les contrastes sont saisissants.

Mais pas question de rever, la treve ne vaut qu'un temps et, apres avoir devale une dune rouge en courant, c'est a nouveau sous l'eau que nous gagnons notre jeep. Les pluies tropicales ne sont pas des mythes, la saison des pluies (qui semble legerement en avance cette annee) non plus.

La pluie nous accompagne religieusement et quotidiennement depuis notre arrivee au Vietnam et nous recommandons a ceux qui auraient des doutes quant aux variations climatiques dans cette partie du monde de prevoir un voyage au Vietnam avant le mois de mai.

Apres avoir vu le port de peche empli de bateaux colores ainsi que d'embarcations plus proches d'une baignoire ronde a rames que d'un bateau (elles doivent d'ailleurs se faire tracter a la queue leu leu par un bateau a moteur pour rentrer au port), nous partons en direction des dunes de sable blanc de Mui Ne.

Ouf, la pluie s'est de nouveau arretee et nous allons pouvoir en profiter durablement. C'est ainsi que nous parvenons, sous un soleil timide, sur des dunes de sable dignes d'un desert. En chemin, notre chauffeur prend une auto-stoppeuse d'un nouveau genre ; il s'agit d'une fillette de 12 ans qui loue des especes de tapis en plastique munis de poignees : ce sont des luges !

Retour en enfance garanti, ce qui n'est pas pour nous deplaire (ah bon, nous vous l'avions deja laisse entendre ?...).

Apres avoir admire la vue imprenable sur les environs (lac borde de lotus, mer au loin, steppes, montagnes et troupeaux), nous ne nous faisons pas prier pour nous coucher sur le ventre sur nos luges de fortune et devaler une pente qui nous semble a pic. Contrairement a ce que nous pouvions craindre, l'arrivee n'est pas trop rude et l'experience vaut d'etre vecue.

Apres plusieurs essais (mais sans remonte-pente pour la phase de sortie du trou), nous partons, toujours au sec (et oui, le climat nous travaille un peu en ce moment), en direction du canyon rouge.

Cet endroit fait un peu penser a 'Adventure land' a Disneyland, sauf qu'ici tout est naturel et qu'il n'y a pas de petit train. L'eau et les elements ont taille dans le sable rouge des sortes de stalagmites geantes entre lesquelles l'eau s'engouffre lorsqu'il pleut. Un peu en hauteur, coinces entre les pics, nous pouvons meme admirer la mer, au loin... (si, si, regardez, juste derriere El Gringo).

Quelle belle journee et comme ces paysages etonnants valent la peine d'etre decouverts et parcourus. Nous ne regrettons pas notre escapade a Mui Ne, meme si le beau temps n'a pas toujours ete au rendez-vous. Apres tout, lorsqu'il pleut ici il ne fait jamais froid, alors pourquoi hesiter a sortir sous l'eau ? Armes de nos capes bleues et de notre sac etanche, rien ne nous fait peur !!

Celine et Kim

PS : une petite photo souvenir des boissons locales : le the glace et le cafe glace, la boisson preferee de El Gringo, avec filtre individuel et lait concentre sucre. Yo ! (Sante !).