# 42 - TAM COC ET HOA LU - Splendide "baie d'Halong terrestre"

# 42 - TAM COC ET HOA LU - 22 mai 2007 - Splendide "baie d'Halong terrestre"

Notre trajet en bus de nuit jusqu'a Ninh Binh n'est pas des plus agreables. Tout d'abord, contrairement a notre precedente experience nocturne, notre chauffeur est un grand malade qui vraisemblablement cherche a recuperer la bonne heure perdue au depart (il y parviendra d'ailleurs puisque nous arriverons 45 mn en avance a Ninh Binh !).

Qui plus est, la place du fond n'est decidement pas un bon choix pour la nuit des lors que le bus est plein. Tant pis, de toute facon nous ne nous attendions pas a passer une bonne nuit !

C'est donc a 4h12 du matin precises que le bus nous abandonne au bord de la route, a Ninh Binh.

Naturellement, il fait encore nuit noire, mais le jour pointe deja le bout de ses rayons. De si bon matin, quelques personnes font leur jogging ou s'affairent dans les rues, notamment au ramassage des ordures et au balayage.

Notre guesthouse, quant a elle, est bien sur encore fermee et nous devons insister sur la sonnette pour extirper le proprietaire de son lit. Apres une bonne douche, nous enfourchons notre scooter, direction Tam Coc. Pas question de dormir, nous sommes la pour decouvrir et profiter de cette unique journee dans la region.

Apres un bon bol de 'pho' (soupe de nouilles a la viande - plat typique traditionnel), il est 7h30 lorsque nous grimpons dans un petit bateau a rames conduit par deux femmes. Peu a peu, notre embarcation s'engage dans les rizieres aux tons jaunes et verts, entourees de roches karstiques.

Quel panorama grandiose ! Nous nous sentons tous petits au beau milieu de ces roches elles aussi verdoyantes. De temps a autres, nous passons sous celles-ci, traversant ainsi des grottes creusees par le temps et l'eau.

Nous croisons aussi beaucoup de touristes vietnamiens, dont un groupe d'etudiants venus visiter la region. Quelques jeunes filles commencent a engager la conversation avec nous, et nous nous parlons de bateau a bateau, seule concession au silence des lieux.

Apres l'eau, retour a la terre. Grace a notre scooter nous partons a la decouverte des villages, ce qui nous permet de voir la vraie vie locale, rythmee par les travaux des champs. En ce moment, c'est la recolte du riz ; les grains de riz et les foins sont mis a secher dans les rues des villages, voire sur les bords des routes avant d'etre ramasses, le soir venu.

C'est donc sur une route couverte de foins que nous devons rouler, mais attention a ne pas ecraser les precieux grains de riz !

Les buffles nous tiennent souvent compagnie au cours de notre petit periple campagnard et nous n'en apercevons que la tete depassant de l'eau ou ils aiment a faire trempette. Au detour d'une route, nous tombons par hasard sur un chemin menant au sommet d'une colline dominant la vallee de Tam Coc.

Apres 454 marches (et oui, on compte toujours quand on grimpe...) sous un soleil de plomb et une humidite etouffante, nous sommes genereusement recompenses par la vue qui s'offre a nous. Seuls au sommet, seuls au monde, sous la protection de Bouddha et d'un dragon, nous contemplons notre si jolie Terre aux couleurs chaudes et irisees.

Le vent s'amuse a faire vibrer les pousses de riz. Imperturbable, le defile des petits bateaux qui empruntent le meme chemin que nous, quelques heures auparavant, se poursuit, comme immuable.

A Hoa Lu, charmante petite ville perdue au milieu des champs et des roches, nous tombons sur un etrange bonhomme. Arborant fierement un brassard orange fluo, il nous explique qu'il vend des tickets pour visiter les temples de la ville.

Dubitatifs (n'a-t-il pas essaye de nous faire croire que la montee au sommet de la colline de la ville etait elle aussi payante alors que ce n'etait pas le cas ?), nous lui demandons de nous montrer les tickets qu'il pretend vendre.

Il nous tend alors deux tickets dont les numeros ne se suivent pas et qui semblent avoir deja servi. Curieux. Encore une magouille 'special touristes' ? Dans le doute nous decidons de ne pas visiter le temple qu'il entend garder et arrivons a visiter le deuxieme, dont l'interieur est couvert de splendides laques, sans que personne ne nous reclame quoi que ce soit...

Il est vrai qu'a force de voyager, l'on en devient suspicieux. Il faut dire que nous nous faisons si souvent 'avoir' (le terme 'arnaquer' plus propice a nos yeux n'est pas vraiment adapte eu egard aux montants en jeu) que la mefiance est presque devenue une seconde nature, ce qui est un peu dommage convenons-en.

Heureusement, il n'y a pas que des tentatives d'arnaques en tous genres et les gestes de dedain dont sont coutumiers certains Vietnamiens lorsque nous avons l'air de les ennuyer ; mais peut-etre, ces gestes ont une signification differente ici... ce que nous sommes tout de meme peu enclins a croire vu la grimace qui les accompagne.

Cela touche tout de meme un peu Kim que ce soit au Vietnam que l'on rencontre de tels comportements, alors que nous n'avions pas ressenti cela dans les quatre premiers pays visites...

Ne vous meprenz cependant pas ; la grande majorite des gens que l'on croise est sympathique. Il y a ainsi les jeunes et moins jeunes restauratrices de Tam Coc et Hoa Lu, si souriantes et charmantes, les gestes de bienvenue des paysans dans les champs, les 'hellos' des enfants sur le bord de la route... Merci a tous ces anonymes de nous accompagner tout au long de notre periple, de l'Inde au Cambodge, du Laos au Vietnam ; c'est aussi cela que nous sommes venus chercher.

Celine et Kim