Après notre pause champêtre à Vang Vieng, nous reprenons notre route vers le nord du Laos, toujours sur la magnifique route nationale 13 que nous ne nous lassons pas d’admirer.
Nous passons, en effet, à travers les montagnes couvertes de forêts auxquelles semblent s’accrocher les nuages. De temps à autres, nous traversons un petit village aux maisons de bois bâtis à flanc de montagne. Si la population croisée semble plutôt modeste, étonnamment certains toits de chaume arborent fièrement de gigantesques antennes paraboliques. Miracle du modernisme qui parvient à se nicher là où on ne l’attend pas toujours.
De temps à autres, une vache couchée sur la route ou un enfant un peu trop téméraire perturbent notre autobus, où quelques passagers n’ont pu prendre place que dans le couloir, le nombre de places vendues étant supérieur au nombre de sièges... Mais quelques bons coups de klaxon et quelques embardées résolvent toujours le problème.
Après 7 heures de route de montagne, nous voilà revenus en terrain connu : Luang Prabang, où nous avons déjà passé quelques jours en mars dernier. Nous y reprenons vite nos habitudes et retrouvons avec plaisir les restaurants – dont le Tamarind et le Lao Lao café - où nous avions alors passé de bons moments.
En quatre mois, nous notons que quelques changements sont intervenus : le ciel n'est plus pollué par les brulis de mars, le marché de nuit a été déplacé, de nouveaux magasins et restaurants ont ouvert, les travaux de rénovation des maisons ont avancé.
Nous assistons une nouvelle fois à la cérémonie des offrandes matinales aux moines (enfin c’est une première pour Kim qui avait alors paresseusement séché pour rester dans son lit; il faut dire qu'avec un lever 5h30 du matin, on le pardonne). Quel bonheur de voir ces silhouettes orangées sillonner ainsi les rues de cette jolie ville et recevoir des mains des fervents leur nourriture quotidienne.
Nous décidons toutefois de diversifier nos activités et de partir dans la forêt toute proche afin de passer deux jours auprès des éléphants. Notre première prise de contact avec les animaux se fait lors d’une classique promenade à bord d’une nacelle fixée sur le dos de la bête.
Guidés par notre mahout (cornak), notre éléphant est plutôt docile et Kim n’hésite pas à remplacer le mahout sur le cou de l’éléphant lorsque celui-ci le lui propose.
Après cette agréable promenade, nous quittons notre base avec notre guide et les deux touristes anglaises qui nous accompagnent dans cette aventure, et rejoignons la rivière située en contrebas pour faire une descente en tubing.
Le contexte est ici différent de ce que nous avons expérimenté à Vang Vieng quelques jours auparavant : peu de touristes pratiquent cette activité, il n’y a pas de bars le long des berges mais parfois quelques petits villages paisibles et le courant plus calme qu’à Vang Vieng occasionne cependant de petits rapides et tourbillons qui emportent rapidement nos embarcations.
De retour de notre descente, nous enfilons notre tenue de mahout bleue et rejoignons nos éléphants pour une sortie en forêt assis sur le cou des animaux.
Simplement assistés par un mahout assis derrière nous, nous parcourons les petits sentiers de terre où l’on peine à croire qu’un animal aussi imposant soit capable de se frayer un chemin. Et pourtant c’est possible !
Nous grimpons les côtes et descendons les pentes abruptes sans difficulté, toujours avec douceur et précaution.
Evidemment, de temps à autres, il faut bien que ces petites bêtes s’arrêtent afin d’ingurgiter un peu des 200 kg de leur pitance quotidienne, d’où des arrêts arrachages de feuilles et déracinement d’arbres intempestifs que nous avons toutes les peines à réduire à une durée raisonnable.
Du haut de nos montures dont la tête bosselée est couverte de poils coiffés en brosse, certes beaucoup moins longs que les légendaires cheveux de Kim, nous apercevons les montagnes et les forêts parsemées de nuages blancs. C’est vraiment une expérience extraordinaire qui se poursuit le lendemain matin dès notre lever, à 5h30 du matin.
Le jour a peine leve, nous quittons notre bungalow de bambous pour récupérer les animaux qui passent la nuit dans la forêt. Notre mission : les mener à la rivière afin de leur faire prendre leur bain !
Grimper sur un tel animal sans échelle n’est pas chose aisée, surtout lorsque l’éléphant ne veut pas rester coucher.
C’est ainsi que Céline expérimente une remontée inédite avec une jambe sur la tête de son éléphante – future maman d’un éléphanteau et en attente d’un congé de maternité bien mérité – et l’autre dans le vide… Heureusement, grâce à l’aide du mahout elle parvient vite à se mettre en selle.
Parvenus au point d’eau, les éléphants descendent lentement afin d’être immergés aux deux tiers, voire plus. Toujours assis sur leur dos, nous les aspergeons afin de les nettoyer, ce qui n’est finalement pas toujours nécessaire, leur tempérament joueur les incitant à s’arroser eux-mêmes – et nous avec – avec leur trompe.
De retour au camp, nos compagnons de deux jours repartent promener de nouveaux clients ; pour notre part nous tentons le rafting en bambous sur la rivière malheureusement trop calme pour que cela présente un réel intérêt.
Cette expérience avec les éléphants vaut vraiment d’être vécue et nous vous la recommandons. Mais attention, ne croyez pas que chevaucher un tel animal soit de tout repos car, contre toute attente, il n’est pas si facile de garder son équilibre en toute circonstance et c’est finalement assez fatiguant.
Outre la rencontre avec ces animaux étonnants, nous gardons en mémoire une très agréable soirée passée avec les habitants du village voisin. Nous voyant passer devant leur porte grande ouverte, un sympathique groupe de jeunes Laos nous convie, en effet, à partager des gâteaux de riz cuits dans des feuilles de bananiers et… les incontournables Beerlaos.
Assis en cercle sur des nattes posées à même le sol de la pièce principale, nous discutons avec nos hôtes au son du karaoké de chansons d’amour thais et laos diffusé par la télévision. Après quelques tours de verres comme c’est la coutume ici, direction le terrain de pétanque ('boutine' ici, adaptation étrange du mot 'boule').
En bon Français et vue le nombre de bières d’avance de nos adversaires, nous gagnons sans trop de difficultés la première manche mais devons malheureusement nous incliner pour la revanche, peu aidés il est vrai par nos partenaires anglaises qui n’avaient manifestement jamais testé ce jeu si répandu au Laos (mais non, nous ne cherchons pas d’excuses). N’ayant plus de temps pour la belle, nous les laissons donc à leur soirée pleine de gaieté où le combat de pétanque promettait d’être rude.
2 commentaires:
BRAVO!
Qui a été le 2000ème visiteur? En tous cas, ce blog est un plaisir pour les yeux et il n'y a plus qu'à continuer de nous faire rever!Encore quatre mois, il faut nous en faire profiter au maximum..
Agnès
Salut les petits loups, chevelus !!
J'ai l'impressions que celà faisait une éternité que je vous avais pas vu. C'est pas faux !!
Ca fait plaisir de constater à quel point vous êtes bien là bas. A vous lire on se demande si le Laos ne sera pas le point de départ d'une nouvelle étape post voyage. Il y a des choix pires que celui là, car si le ramage ressemble au pl... (ça coule de source, ou de la Fontaine !!) de ces lieux ça nous fera des destinations de voyage aussi !
Que le rêve des autres continue, vous en êtes les ambassadeurs.
Le patriarche et sa famille (tu te souviens ?)
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