jeudi 2 août 2007

# 62 - DE LUANG PRABANG A HUAY XAI - Mékong time



# 62 - DE LUANG PRABANG A HUAY XAI - 2 aout 2007 - Mékong time


Comment rejoindre la Thaïlande depuis le Laos ? Après avoir expérimenté le passage de la frontière sur le pont de l’Amitié entre Nong Khai côté thaï et Vientiane côté lao, nous voulons tester la remontée fluviale sur le Mekong depuis Luang Prabang jusqu’à Huay Xai.


Si le premier passage cité est loin d’être pittoresque, le deuxième s’avère plutôt dépaysant ! Jugez-en par vous-mêmes :

1. Une simple planchette de bois pour accéder au bateau vous oblige à jouer les équilibristes, ce qui est loin d’être une mince affaire… surtout quand on voyage comme on le fait avec des sacs à roulettes et non pas des sacs à dos…



2. Des traversées longues, très longues, beaucoup plus longues que ce que l’on vous annonce : 10 heures de traversée pour le 1er jour (et oui, comme cela se fait en 2 jours, il faut remettre ça le lendemain) alors que nous avions compris 6 heures ; 8 petites heures seulement (!) pour le 2ème jour… C'est vrai que nous aurions pu prendre le speed boat pour seulement deux fois 2 heures, mais nous aimons voyager lentement...



3. Des paysages sublimes et verdoyants ponctuent le panaroma : le Mékong s’écoule paresseusement entre deux chaînes de montagnes ; leurs flancs plutôt vierges de toute présence humaine laissent de temps à autres quelque espace à de rares cultures. Nulle culture en terrasses ici, ce n’est visiblement pas le mode d’exploitation retenu. Ce sont de beaux tapis verts…



4. Les passagers, attentifs à ce nouvel environnement – ce sont pour la plupart des touristes – se détournent peu à peu pour observer d’autres scènes : quelques locaux et quelques étrangers se prélassent par terre, la tête calée qui contre un sac de voyage, qui contre un sac de victuailles, qui contre son bras recroquevillé…



5. Parfois le Mékong s’accélère et il est possible de voir à sa surface de petits tourbillons et autres remous : quelques rochers de ci, de là et quelques branches d’arbres égayent également sa couleur caramel. Notre bateau de bois est contraint de louvoyer sans cesse d'une rive à l'autre.



Le temps peut être long parfois…


6. Un bon livre, un lecteur MP3, un appareil photo, un paquet de chips, une grande bouteille d’eau, des yeux grands ouverts, un jeu de dés ou de cartes, voire un PC permettent finalement à nos compagnons de traversée ainsi qu’à nous-mêmes de passer un très agréable moment.




Une petite erreur cependant : partis le matin tôt sans prendre de petit-déjeuner (habituellement, nos moyens de transport – bus ou mini-bus – s’arrêtent pour une pause repas) nous constatons avec dépit que le bateau ne propose rien à manger de consistant et qu’il ne s’arrête nulle part suffisamment non plus pour nous permettre de nous restaurer.

Supplice que de voir les petits plats mitonnés pour le pilote et apportés par une jeune femme depuis le fond du bateau jusqu’au poste de pilotage placé à l’avant…



C’est l’estomac dans les talons que nous arrivons à destination à 19h à Pakbeng, ville-étape sur notre parcours jusqu’à la frontière ! Notre premier repas de la journée, pris un peu plus tard, laisse libre cours à la faim insatiable de Kim : ce sont pas moins de 3 plats qui vont être ingurgités à la vitesse de l’éclair. Frites, soupe de nouilles au poulet et riz frit aux légumes…

Et oui, l’appétit de Céline lui faisant faux bond (en général, cela n’augure rien de bon…) devant le festin annoncé, il faut bien se dévouer !


L’arrivée est habituelle : nous peinons à nous extirper de notre embarcation avec nos bagages ; les autres touristes s’effacent comme par magie dans la nature tandis que nous commençons à peine à nous diriger vers la fin du débarcadère (mais non, pas à notre ancienne adresse ;-) ). Il faut faire vite pour trouver une guesthouse : la nuit tombe.


C’est Céline qui part à la recherche d’un nid douillet pour la nuit. Nous envisagions de passer 2 nuits à Pakbeng pour profiter de ne rien faire, au vert. Finalement, l’endroit ne présente guère d’intérêt et nous repartons le lendemain.

La fatigue, le peu d’éclairage et l’absence d’électricité au-delà de 22h dans le village ont raison de nous. N’hésitez surtout pas à nous détromper si l’endroit vous a plu : nous sommes peut-être passés à côté d’une perle rare…

Cette journée ne saurait etre complète sans une bonne pluie de mousson qui, à deux reprises, nous accompagne. Les averses subites nous prennent toujours au dépourvu et tous les passagers se lèvent comme un seul homme afin de déployer les toiles de plastique trouées censées nous protéger des eaux et du vent.


Deuxième jour de traversée.

Cette fois-ci, on ne nous y reprendra plus, nous espérons bien qu’il n’est pas trop tard contrairement à la fable du corbeau et du renard !!! Nous achetons sandwich et paquet de biscuits, après avoir mangé un solide petit-déjeuner. Quand même !





L’arrivée à Huay Xai avant la tombée de la nuit nous permet de nous poser sur une terrasse de restaurant face à la rive thaïe. Une nuit de repos et nous voilà repartis pour la Thaïlande. Ce ne sera jamais que la 3ème fois que nous y mettons les doigts de pied en éventail… euh… que nous y mettons les pieds (faut pas croire…).




Cette fois-ci, c’est promis, l’escale sera brève et différente des îles du Sud. Nous prévoyons en effet de visiter le Nord : Chiang Mai, la capitale de la région, Pai, un petit village dans les montagnes et pour finir Sukhothai, la première des anciennes capitales du Royaume de Siam, renommée pour ses vestiges. Mais ceci est une autre histoire…



Pour rejoindre la Thaïlande depuis le Laos, il nous faut prendre une frêle embarcation. Point de pont à cet endroit-là. Du moins pas encore. Les travaux ont été stoppés nets lors de la crise asiatique de 1997 (oui, oui, il y a 10 ans rappelez-vous… c’est horrible de dire ça, vous ne trouvez pas ?).




Seuls à bord du petit engin motorisé en sus du pilote, nous disons au revoir au Laos et regardons en direction du rivage thaï. Beaucoup plus exotique que le Pont de l’Amitié. Et en plus quand la logistique suit – on nous prend en bateau, puis en pick-up et enfin en mini-bus jusqu’à Chiang Mai, le tout sans fausse note – que dire de plus ?


Céline et Kim

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