# 83 – GRANDE TERRE (Bourail, Koné, Hienghène, Golonne, Poum, Poingam, Koumac) – 5 octobre 2007 - Entre tribus et niaoulis
Une fois Serge parvenu sur le « caillou », nous partons à trois visiter le Nord de la Grande Terre à bord de notre voiture de location. Il est quasi obligatoire de louer un véhicule certains endroits étant sinon inaccessibles, comme bien souvent d’ailleurs dans les îles, faute d’un réseau de transports en commun suffisamment dense.
Une fois Serge parvenu sur le « caillou », nous partons à trois visiter le Nord de la Grande Terre à bord de notre voiture de location. Il est quasi obligatoire de louer un véhicule certains endroits étant sinon inaccessibles, comme bien souvent d’ailleurs dans les îles, faute d’un réseau de transports en commun suffisamment dense.
Libres comme l’air, nous parcourons donc les routes sinueuses traversant les montagnes verdoyantes où se répartissent les tribus.
Si nous découvrons parfois au détour de la route de jolies maisons dont les abords sont toujours impeccablement entretenus et fleuris, il faut savoir que la plupart des habitations – qu’il s’agisse de cases traditionnelles ou de maisons aux murs de béton – sont disséminées à travers les immenses territoires détenus par les tribus.
En chemin, nous faisons justement un détour par une tribu où nous rencontrons un adorable jardinier avec qui nous partageons un verre. Amoureux de sa terre, il nous présente les arbres et plantes environnants. Certains ont de curieuses particularités comme la gomme d’un arbre utilisée pour attraper les cigales et dont on enduit pour ce faire le bout d’un bâton. D’aucuns auront ou ont eu l’idée d’utiliser ce système ingénieux avec des filles !
A défaut de fonctionner, cela nous aura bien fait rigoler.
Nous profitons de notre périple pour découvrir la cuisine franco-calédonienne, ce qui nous change un peu de nos expériences culinaires australiennes plus ou moins réussies : poissons crus, steak de cerf (il y en a partout ici) et même steak tartare (on se croirait presque revenus à Paris !).
Sans oublier les crabes de palétuviers dont les pinces énormes sont presque plus grosses qu’une main. Cela faisait bien longtemps que nous n’avions pu déguster de tels plats et cela fait du bien.
La roche percée (symbole de renaissance dans la culture kanak) est une falaise traversée par un étrange tunnel naturel. Une partie s’étant malheureusement récemment effondrée dans la mer, elle a perdu un peu de sa superbe mais il reste tout de même possible de la traverser à pieds et d’apercevoir, de l’autre côté, une très jolie plage encadrée par les pins colonnaires qui se courbent parfois étrangement, comme s’ils effectuaient une danse.
Montagne, mer, mangrove, barrière de corail… Tout semble se mêler pour créer un paysage vierge et fabuleux. C’est tout juste si la présence (insolite pour nos yeux de métropolitains) de vaches en train de brouter l’herbe sous les cocotiers nous rappelle la présence des hommes.
Parvenus à Koné à la tombée du jour, le Nord nous montre l’une de ses multiples facettes, et pas forcément la meilleure : les moustiques. Affamés ? Assoiffés ? Avides de sang nouveau ? Nous ne saurons jamais ! En tout cas, ces féroces insectes qui, de surcroît, ont le mauvais goût de vous siffler dans les oreilles durant toute la nuit, nous tiendront mauvaise compagnie jusqu’à notre retour à Nouméa.
En effet, rien ne les arrête, pas même les vêtements trop fins. Alors prévoyez tout l’attirail répulsif si vous comptez vous rendre dans le Nord ou sinon vos membres pourraient bien ressembler, comme les nôtres, à de véritables passoires…
Afin de changer de côte et de passer de l’Ouest à l’Est, nous empruntons une magnifique route transversale. Les points de vue sur les montagnes et parfois la mer ne manquent pas et nous nous arrêtons bien souvent. Nous entamons alors une espèce de « course poursuite » avec le conducteur d’un engin de chantier qui nous double régulièrement lors de nos arrêts photo et caméra.
Nous voyant revenir derrière elle à intervalles réguliers, cette « équipée sauvage » nous laisse bien aimablement toujours repasser devant en se mettant sur le bas côté, avec un signe amical de la main et un petit coup de klaxon. Ah, savoir-vivre, quand tu nous tiens !
Charmante habitude qu’il faut tout de même un peu de temps pour parfaitement intégrer.
Dommage qu’à Paris le flux de circulation ne permette pas d’envisager de telles pratiques.
Avant de rejoindre la côte Est et son climat tropical, nous nous arrêtons dans une tribu où nous sommes chaleureusement accueillis par l’épouse du chef, son gendre et sa fille. Grâce à eux, nous apprenons beaucoup de choses sur les traditions et la culture mélanésiennes.
Commençons par l’aspect culinaire des choses ! L’igname est un aliment non seulement important dans la cuisine mais aussi par son symbolisme. On le retrouve notamment dans la recette du bougna, plat traditionnel pour lequel la viande utilisée est en général la roussette (petite chauve-souris) ou le poulet.
Tout d’abord, lorsque l’on rend visite à une tribu, il convient d’offrir des présents à son chef afin d’entretenir les bonnes relations (tissu, tabac, monnaie offerte à titre symbolique).
Mais il en est de même pour les moments importants de la vie tels que le mariage ou le deuil. Ainsi le futur marié doit-il effectuer la coutume pour demander sa belle en mariage. Mais attention, si la relation est déjà consommée, il convient tout d’abord de faire la coutume du pardon qui peut parfois se traduire par le don d’un enfant à la belle-famille.
Pour ce qui est du mariage, la coutume se traduit notamment par la remise de présents à la mère de la mariée qui partage ces biens avec ses proches, et l’échange de monnaie kanak.
Celle-ci, constituée de différents matériaux tels que des coquillages, des poils et os de roussette ou encore des pierres sculptées, n’est en effet utilisée désormais que pour les grandes occasions.
Lors de notre promenade dans la tribu, nous rencontrons un livreur qui, à bord de son estafette, sillonne les routes calédoniennes afin d’apporter les services d’une petite épicerie aux habitants qui ne peuvent se rendre quotidiennement dans les villes trop lointaines. Les enfants sont sans aucun doute les premiers à applaudir la venue de ses sucettes multicolores !
La côte Est de la Nouvelle-Calédonie nous offre un nouveau visage. Nous voici désormais entourés par les cocotiers et les bananiers. Hienghène et ses environs se caractérisent par la beauté des roches finement dentelées qui bordent l’océan. Il est facile de deviner des formes et des visages dans ces rochers bordés par la mangrove et c’est surtout par sa « poule couveuse » que ce site est étonnant.
Nous sommes tellement fascinés par cet étrange animal de pierre que nous revenons l’observer à différents moments de la journée, le meilleur étant lors du lever du soleil (entre 5h et 5h30 tout de même – avec un réveil difficile et douloureux à 4h45 - si si, nous y sommes arrivés, avec du mal mais nous y sommes arrivés !) avec le chant mélodieux des centaines d’hirondelles de mer venues croquer le moustique (quelle bonne idée !!) pour seule compagnie.
Sans regrets d’avoir sacrifié quelques heures de sommeil, nous poursuivons notre route afin de découvrir les nombreuses cascades dévalant les montagnes pour se jeter dans le Pacifique.
Nous entreprenons une escalade d’une trentaine de minutes afin de monter voir de plus près l’une d’entre elles. Cette grimpette entre rochers polis par les flots et forêt nous gratifie vite d’une vue imprenable sur l’océan. De notre piscine à débordement constituée par une vasque d’eau verte et fraîche, nous pouvons admirer les eaux turquoises du Pacifique protégées par la barrière de corail.
Sur la route que nous continuons à parcourir, il n’est pas rare de rencontrer des étals de coquillages ou de fruits, le tout sans aucun vendeur à l’horizon. Le prix est affiché et une petite boite en guise de caisse est toujours là pour collecter les paiements.
Un nouveau signe de la confiance que les habitants de l’île s’accordent.
Traversant à nouveau l’île par une autre route transversale située plus au Nord, nous nous retrouvons entourés par les niaoulis et les montagnes qui, peu à peu, offrent des couleurs orangées et dorées parfois aveuglantes sous le soleil. Les troupeaux de bœufs et de cerfs sont paisiblement installés sous les arbres et nous regardent passer. A défaut de trains… Il faut le savoir, les cerfs sont plus nombreux que les habitants désormais et constituent un fléau pour les forêts dont ils commencent à détruire le fragile équilibre. Malgré la mise en place de battues, leur nombre ne faiblit pas.
Traversant à nouveau l’île par une autre route transversale située plus au Nord, nous nous retrouvons entourés par les niaoulis et les montagnes qui, peu à peu, offrent des couleurs orangées et dorées parfois aveuglantes sous le soleil. Les troupeaux de bœufs et de cerfs sont paisiblement installés sous les arbres et nous regardent passer. A défaut de trains… Il faut le savoir, les cerfs sont plus nombreux que les habitants désormais et constituent un fléau pour les forêts dont ils commencent à détruire le fragile équilibre. Malgré la mise en place de battues, leur nombre ne faiblit pas.
Comme les plats à base de cerf sont délicieux, gageons qu’une solution sera vite trouvée à ce problème !
L’extrême Nord de la Grande Terre ne se rejoint que par piste. Soulevant quelques nuages de poussière lors de notre passage sur cette route menant à Boat Pass, nous faisons quelques rencontres instructives.
Nous discutons tout d’abord avec un homme venu pêcher à l’épervier sur une jolie plage déserte, puis avec un consultant venu constater l’avancée de travaux de construction d’une citerne destinée à alimenter en eau courante une bonne partie de la population des environs et, enfin, nous croisons une brave chienne avide de caresses et dévorée par les fameux moustiques…
Mais après un détour par la très jolie plage de Poingam aux eaux limpides, il nous faut déjà repartir vers le Sud et Nouméa. En effet, la route sinueuse et la conduite plutôt sportive des habitants nous incitent à faire le plus de route possible avant la fin du jour et c’est fatigués et heureux de ce périple de quatre jours, que nous parvenons finalement à destination.
Nous retiendrons sans nul doute de cette traversée l’accueil toujours chaleureux dont nous avons bénéficié et les images d’une terre où la nature sait encore rester sauvage.
Céline et Kim
1 commentaire:
Que de beaux souvenirs cela me remet en mémoire!!! Je vois que la vie est toujours aussi belle "la tête en bas"..
Quelques imqges d'un autre paradis, la Polynésie, dont je reviens émerveillé: http://picasaweb.google.com/delrob
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