vendredi 6 avril 2007

# 26 - SIEM REAP - Les temples d'Angkor, encore et encore...mais pas seulement !

# 26 - SIEM REAP - 06/04/2007 - Les temples d'Angkor, encore et encore... mais pas seulement !
Avant toute chose, les reponses a notre quizz qui, il faut l'avouer, n'a pas suscite l'enthousiasme des foules (nos ruses a 'commentaires' ne fonctionneraient-elles donc pas ?...). Ceci etant nous avons tout de meme eu quelques reponses et nous tenons a repondre a leurs auteurs :




1) 1ere photo : Kim ayant la chair de poule apres avoir mange un plat trop epice ?!! ;-) PRESQUE, c'est bien Kim... il a froid sur le bateau pour aller aux grottes de Pak Ou. Incroyable non ?.... d'avoir froid (oui mais c'etait le matin tout de meme).



2) 2eme photo: meme technique que dans 'Les bronzes font du ski' avec le serpent !! UN GRAND BRAVO a Lili et Ced. Pour info la bestiole que vous voyez sur la photo n'est pas un serpent (ni une crapaud comme dans les Bronzes) mais un joli scorpion. Mieux vaut ne pas en rencontrer de tels trop souvent...
Le depart tant attendu pour le Cambodge arrive : nous allons bientot retrouver le pere de Celine (Serge) pour quelques jours et nous allons pouvoir contempler les somptueux temples d’Angkor, batis du temps de l’Empire Khmer.

C’est la premiere fois depuis le debut de notre tour du monde que nous allons retrouver quelqu’un de notre entourage, proche qui plus est, et cela fait vraiment plaisir. Nous ne retournons pas a la maison, nous n’avons plus de ‘chez nous’ et c’est ‘la maison’ qui vient a nous. Un vol, un visa, un aeroport et hop… les quelques kilometres qui nous separent s’annulent d’un coup comme par magie !


Tout d'abord un peu d’Histoire : celle que nous avons lue dans le Lonely Planet, notre indefectible guide de voyages, nous a reellememt surpris. Des similitudes que nous ne soupconnions pas existent entre les Thais, les Laotiens et les Cambodgiens.






Les deux premiers partagent la meme langue, a quelques specificites regionales pres. Les tenues des moines, les choix architecturaux, les plats : malgre les nombreuses differences, il ne fait aucun doute qu’un brassage important a mixe les peuples et les cultures au fil des siecles.
De ces echanges entre les peuples nous avons retenu l’enchainement suivant : les Thais ont des vestiges imperiaux de l’epoque Khmer, les Khmers ayant ete inspires par la culture et l’architecture hindouiste, les Indiens ayant pris leur inspiration dans la Grece Antique tandis que celle-ci puisait son inspiration dans le monde des Pharaons ! Les brassages et metissages, s'il fallait encore le demontrer, ne datent donc pas d'aujourd'hui, loin s'en faut.

Quoi qu’il en soit, nous avons constate que nous nous interessons plus facilement a l’histoire d’une civilisation apres en avoir visite le pays ; nous nous faisons d'ailleurs un plaisir d'approfondir la question a chaque pays visite.
L’arrivee au Cambodge nous change d’environnement : les couleurs vues du ciel sont un melange de brun et de... brun ; brun pour les rivieres et le fleuve Mekong, brun aussi pour les terres assechees par le soleil. Quelques teintes de vert rappellent toutefois l’existence, ca et la, de cocotiers, de rizieres et autres especes vegetales locales.

En fait, il fait chaud au Cambodge, tres chaud. Bien plus chaud qu’en Inde durant les mois de janvier et fevrier. Bien plus chaud qu’en Thailande debut mars et un peu plus chaud qu'au Laos au mois de mars aussi. Et pour cause, le mois d’avril est, semble t-il, le mois le plus chaud de l’annee.


Il y a un peu d’humidite, ce qui n’arrange rien a l’affaire. Rendre le voyage optimal par rapport aux saisons et aux conditions climatiques n’a rien d’evident. Pour l’instant, on doit bien avouer que nous n’avions pas a nous plaindre : le temps - assez chaud dans l’ensemble - ne nous a encore jamais assome au point de ne rien faire. On a bien eu quelques faiblesses a Luang Prabang... mais chut. Des gens ecoutent...


En tout cas, nous avons desormais une excuse valable pour nous refugier en pleine journee dans un cyber cafe pour mettre a jour le blog et accessoirement profiter d’un ventilateur voire d’une clim (reste qu'internet n'est pas des plus satisfaisants ici) !






Notre premier contact avec la ville de Siem Reap nous plonge tout de suite dans un nouvel univers qui, a bien des egards, nous rappelle l'Inde.


Au detour des jolies ruelles animees du centre ville (tres jolis cafes et restaurants a gogo), nous entrons dans les locaux d'une association d'aide aux enfants et adolescents, afin de decouvrir une exposition de photos. Cette tres belle exposition a ete realisee par des jeunes de 14 a 20 ans qui vivent dans la rue. Outre le fait que ces photos, qui representent des touristes dans la ville et en visite dans les temples d'Angkor, sont tres originales et d'une tres grande qualite, les courtes presentations des photographes en herbe nous bouleversent.
Ils ont tous une histoire familiale lourde (perte d'un de leurs parents, parents violents, abandon...), ils ont arrete l'ecole assez tot et ont du travailler dans la rue afin de survivre, parfois en vain car les adultes (souvent leur famille) leurs prenaient leur maigre cagnotte ; enfin certains se sont meme drogues a la colle...

Grace a cette association qui les accueille, ils peuvent reprendre leurs etudes et tenter de se resocialiser. La realite du pays nous apparait immediatement dans toute sa durete et la vraie preoccupation est aujourd'hui l'avenir de ces enfants, sachant que 40% de la population a moins de 15 ans... Ici, comme en Inde, beaucoup d'enfants font de petits boulots (vente de livres photocopies, vente de cartes postales ou de boissons) ou accompagnent leurs parents dans la vente de leurs marchandises.


Beaucoup de petits se promenent nus en ville et la pauvrete est indeniable. Enfin il n'est pas rare de croiser des personnes - petits ou grands - mutilees par cette horreur absolue que constituent les mines anti-personnelles qui touchent encore trop d'innocentes victimes...


Malgre tout cela, et malgre son histoire, les peuple cambodgien semble gai et est tres accueillant. Quel courage quand on sait quelles atrocites il a du supporter dans son histoire recente.



Avant de decouvrir les magnifiques temples d'Angkor inscrits au patrimoinde de l'Humanite, nous decidons donc de decouvrir les habitants de Siem Reap et de ses environs. Pour ce faire, nous partons en expedition en tuk-tuk (encore une nouvelle version que nous ne connaissions pas : la moto qui tracte une espece de carriole), direction le lac Tonle Sap afin de prendre un bateau.


Les villages que nous traversons avant de parvenir au lac ont une specificite : les maisons taditionnelles sur pilotis se succedent uniquement le long de la route qui est elle-meme sur-elevee. En effet, a la saison des pluies, l'eau monte de part et d'autre de la route et arrive sous les habitations.

De notre tuk-tuk, nous pouvons observer la vie cambodgienne : bebes berces (souvent avec virulence) dans les hamacs, douches prises par les petits a l'eau des pompes du village - cette salle de bain en plein air donnant directement sur les rizieres vert tendre - travail dans les champs... La politisation du pays nous apparait aussi tres clairement : chaque village traverse possede des representations politiques.


Les affiches placardees sur les arbres ou les murs sont aussi legion. Il faut dire que nous sommes en pleine campagne electorale pour les elections municipales (afin de lutter contre la fraude nous constaterons d'ailleurs quelques jours plus tard que les electeurs ayant accompli leur devoir civique ont le doigt marque a l'encre indelebile) et nous croisons un certain nombre de manifestants a bord de camions tonitruants qui sillonnent les rues.

Une fois parvenus pres du lac, nous montons a bord d'un petit bateau qui causera bien du souci a son conducteur puisque celui-ci devra s'arreter au moins 4 a 5 fois en chemin pour faire un peu de mecanique. Mais tout probleme ayant sa solution, nous parviendrons a bon port.


Nous traversons d'abord un village flottant dont les maisons sont etonnantes. Si certaines sont en fait des bateaux amenages en maisons (de tres petite taille il faut l'avouer), les autres sont des constructions de bois reposant sur des rondins qui peuvent suivre le fil de l'eau. Tout est etudie : a cote des maisons on peut voir des poulaillers flottants, des potagers flottants, des reserves de bois flottantes... Nous imaginons bien que la vie ne doit pas etre toujours facile dans ce genre d'habitation mais le charme des lieux est indeniable et l'accueil des habitants adorable ; nombreux sont ceux a nous sourire et a nous faire des signes de bienvenue de la main.


Apres cette premiere visite, nous traversons un second village tout aussi charmant que le premier, mais cette fois sur pilotis. On y croise meme quelques enclos a crocodiles utilises, semble-t-il, pour la peche ; ceci dit la peche traditionnelle se fait beaucoup plus a bord de bateaux ou direcement dans l'eau.


Au bout de 2 heures, nous quittons notre embarcation pour decouvrir un village dont les maisons sur pilotis atteignent 6 a 7 metres de haut et situes dans une foret immergee a la saison des pluies. Apres avoir initie les enfants, comme a Jodhpur, au jeu '1, 2, 3 soleil', nous rencontrons une jeune moine.


Celui-ci apprend l'Anglais dans les livres pour ensuite l'enseigner a des enfants ages de 12 a 14 ans. Sur sa proposition, nous le suivons dans la cour du temple et nous asseyons par terre, parmi la dizaine d'enfants. Les plus courageux se lancent et nous posent quelques questions dans un tres bon Anglais alors qu'ils ne beneficient pourtant d'aucun outil pedagogique digne de ce nom.
Le travail realise par ce moine est admirable et nous avons du mal a nous separer de lui tant il est avide de nous parler de son pays et de ses difficultes. Ces premiers contacts avec la population khmere sont tres enrichissants et nous donnent envie d'aller a sa rencontre durant notre sejour. En attendant, nous allons a la rencontre de Serge qui arrive par avion de Birmanie. Quelle joie de revoir une tete connue et de pouvoir raconter tout ce que nous avons deja vecu depuis deux mois et demi ! Vite l'avion aterri, nous sommes tous fideles au rendez-vous ; notre decouverte des temples d'Angkor va pouvoir debuter.

Nous debutons nos visites assez rapidement, mais heureusement dans des temples assez peu touristiques. C'est donc une bonne entree en matiere, surtout lorsqu'on termine la premiere journee par le temple de Ta Prohm qui est litteralement envahi par la vegetation. Cet environnement luxuriant ou les arbres prennent racine sur les pierres nous donne une idee de ce qu'ont du ressentir les premiers visiteurs des lieux...
Ce qui est etonnant avec les temples d'Angkor, c'est qu'ils sont finalement tous differents.

On passe ainsi allegrement du petit temple au 'temple montagne', du temple en pierres a celui en briques, du temple empli de bas-reliefs (Angkor Vat) a celui arborant de gigantesques et majestueuses tetes (Angko Thom)... Il s'agit donc d'une decouverte de chaque instant et d'une richesse architecturale et artistique que nous ne soupconnions pas. Reste que ces batisseurs avaient un petit probleme en ce qui concerne les escaliers. Ceux-ci sont tellement fins qu'il convient de les monter (escalader ?) en canard. Sportif quoi !

Au abord des sites, les petits commercants sont nombreux. La ausi les enfants, parfois tres jeunes, tentent de faire des affaires, toujours avec le sourire. C'est ainsi qu'un tout petit bout de chou de 4 ou 5 ans nous a lance un regard eperdu de bonheur lorsque nous lui avons donne notre canette de soda. De quoi faire chavirer nos coeurs sensibles...



Une autre petite fille, agee d'une dizaine d'annees nous a aussi donne un dessin de fleur accompagnant une lettre en anglais que nous pourrions traduire comme ceci :


'Bonjour ! C'est tres sympa de t'avoir rencontre. Mon prenom est Oun. Merci de venir a Angkor Vat. Profite de ta visite. Je te donne en souvenir une fleur. Je te souhaite de la chance dans ton travail, ainsi qu'a toute ta famille. C'est sympa de t'avoir parle. J'espere te revoir. J'espere que tu aimes ma fleur. N'oublie pas de revenir ici et ne m'oublie pas. De la part de Oun. Bye bye'.

Quelle chaleur et quelle gentillesse alors que nous n'avons rien achete a cette jolie petite fille. Mille mercis Oun pour ces instants precieux. Nous pouvons t'assurer que nous ne t'oublierons pas et que nous conserverons precieusement ton joli dessin.

Meme si ces enfants travaillent, ils sont a priori nombreux a aller a l'ecole, mais pas necessairement toute la journee. Quel sera leur avenir ? Ce qui nous rassure c'est de voir combien les ONG et la Cambodgiens eux-memes prennent a coeur le devenir de tous ces enfants, notamment en developpant des programmes de formation et d'apprentissage (par exemple dans les metiers de l'artisanat).


Malheureusement un long travail d'education reste a faire aupres des touristes qui se donnent trop souvent bonne conscience en glissant un petit billet aux gamins qu'ils rencontrent. Que dire de ce Japonais que nous avons vu - apres avoir pris en photo une adorable petite fille d'a peine 2 ans et qui ne connait rien a la valeur de l'argent - mettre dans sa main une billet avant de se raviser et d'en mettre un deuxieme, content de lui ?


Outre le fait que ces billets seront bien evidemment recuperes par les adultes, voila comment dans quelques annees ces enfants se jetteront sur les touristes (comme nous l'avons vu en Inde) sans meme un 'bonjour' mais en hurlant des 'money, money !!'. Si l'on veut aider, mieux vaut donner une pomme ou un biscuit a ces petits, ou verser des fonds a l'une des nombreuses associations qui oeuvrent sur le terrain pour leur permettre d'avoir un avenir grace a un travail et non grace a l'assistance des etrangers.
L'argent pervertissant en premier lieu les relations humaines, il est bien triste que les touristes aient de pareils comportements ; nous esperons que la nature joyeuse, accueillante et ouverte des Cambodgiens n'en sera pas atteinte a l'avenir comme nous avons pu le constater ailleurs.

Le fait d'avoir de la visite au bout du monde est une grande chance pour nous et une grande bouffee d'oxygene aussi. Comme c'est bon d'avoir des nouvelles de la famille et du pays !



Comme c'est bon aussi de pouvoir raconter tout ce que nous avons vecu et expliquer combien ce voyage nous fait evoluer sur de multiples sujets. Mille mercis Papa / Serge d'etre venus jusqu'a nous afin de partager ces bons moments de visite certes, mais aussi de discussion et de cuisine (et oui, c'est de famille !!!). Esperons que d'autres avions conduiront nos proches a nous tres vite...


Celine et Kim

PS : notre best-of des temples d'Angkor (les incontournables) :
Ta Prohm envahi par la vegetation, Angkor Thom avec ses tetes mysterieuses, Pnhom Bakeng pour le coucher de soleil sur Angkor Vat, Angkor Vat pour sa majeste, Banteay Srei pour pour ses dentelles, le Mebon Oriental pour ses fontaines.



2 commentaires:

Wolf Larsen a dit…

Superbes photos et récit !
Bon j'ai été un peu lent au quizz...

Anonyme a dit…

Bonjour à vous,

C'est avec plaisir que j'ai parcouru tout votre récit sur le Cambodge qui reflète très bien la vie quotidienne du pays ... .
Pour l'information, les marches du temple d'Angkor (notamment) ont été concu de manière à rendre l'acces à l'étage supérieur difficile (le temple avait une fonction religieuse, peu de personnes s'y rendaient).
Du coup, rien n'a été pillé, tout est en parfait état.

Bonne continuation,


Une cambodgienne ;)