vendredi 20 avril 2007

# 30 - BOKOR et KEP - Et si aujourd'hui on sortait de Kampot ?

# 30 - BOKOR et KEP - 20 avril 2007 - Et si aujourd'hui on sortait de Kampot ?


Apres une journee de glandouille a Kampot, quoi de mieux que de se laisser tenter par notre curiosite naturelle et de pousser la visite dans la campagne kampotoise ? Tout d’abord une petite excursion vers le parc naturel Bokor et la ‘station climatique’ qui etait utilisee par les Francais lorsque le Cambodge etait un protectorat. Notre journee debute par une expedition en 4x4 en direction de la montagne. En fait, il s’agit d’une grimpette de 2h15 dans la benne d’un pick-up, avec d’autres touristes.

La station de Bokor culmine a plus de 1000 metres, ce qui explique la duree de notre periple. Il faut dire qu’il ne reste pratiquement plus rien aujourd’hui de la route construite a l’epoque des Francais et nous devons donc emprunter une espece de mix entre route defoncee, ou subsistent encore quelques rares parcelles de goudron, et piste caillouteuse.



Inutile de dire que nous y sommes secoues comme dans un panier a salade. Les plus chanceux sont finalement ceux qui ont opte pour les sieges arrieres du vehicule, mais vous nous connaissez, nous ne pouvons evidemment pas resister a l'appel de la benne d’un pick-up cambodgien…En route, nous recuperons meme deux touristes israeliens en perdition avec leur moto qui les a fort lachement abandonnes sur le bord du chemin.


Et nous voila donc a deux de plus dans le pick-up, assis tant bien que mal sur l’etroite banquette qui tressaute a chaque trou rencontre, c’est-a-dire en permanence. Nous tentons comme nous pouvons, car le fait de se cramponner au vehicule monopolise une grande part d’energie, de profiter du paysage. Et la il faut dire que nous ne sommes pas decus : le parc naturel de Bokor est vraiment magnifique.


Nous montons peu a peu a travers la jungle qui se fait de plus en plus dense. Nous passons sous de gigantesques palmiers et fromagers qui culminent a plusieurs dizaines de metres ! Apres plus de deux heures de route, les premieres maisons de l’ancienne station de Bokor sont en vue. Il n’en reste que des ruines rouges et etranges qui dominent le precipice.



La vue sur la mer, que l’on devine au loin, et sur la jungle verdoyante est impressionnante. Mais pas le temps de se reposer, le guide nous propose un trekking de deux heures dans la jungle afin de rejoinder des chutes d’eau, certes un peu a sec en cette saison. N’ecoutant que notre courage (!!), nous suivons notre guide arme d’un coupe-coupe. Enfin, le suivre c’est un bien grand mot. Il court dans la jungle comme un lapin ; a croire qu’il a decide de nous faire atteindre les cascades en un temps record.

C’est bien mal nous connaitre : nous, on aime prendre notre temps et c’est justement pour cela que nous avons pris un conge sabbatique. Ce qui devait arriver est donc arrive : a force de trainer, de regarder des plantes carnivores et de jeter un regard ailleurs que sur nos pieds et le sentier, nous perdons le groupe. Cela n’est pas sans rappeler quelques souvenirs emus a Celine qui s’etait egaree sur les sentiers corses lorsqu’elle avait 17 ans, avec tout le repas du soir dans son sac…

Reste que la nous n’avons rien a manger mais surtout, dans un pays ou les mines antipersonnels font encore des ravages, il vaut mieux ne pas trop s’egarer. Apres quelques cris lances dans la jungle pour savoir si le bon sentier est celui de gauche ou de droite (evidemment nous avons le choix), deux membres du groupe viennent a notre rescousse ! Manifestement notre guide, quant a lui, se contrefiche eperdument de nous, sa seule obsession etant de ne pas nous faire dejeuner trop tard...

Enfin, s’il perd deux de de ses touristes en cours de route, il sera bien avance… Quoi que... sait-il vraiment combien de personnes le suivent dans cette escapade ? Nous n’en sommes pas certains vu qu’il etait bien decide a repartir sans Tim que nous avions recontre lors de notre arrive a Kampot (voir le post # 29).







Apres deux heures de bataille avec les branches et les ronces, nous parvenons aux cascades qui sont impressionnantes avec des rochers gigantesques que Kim ne peut s’empecher d’escalader. Apres un curry de legumes pris dans un petit temple aux pieds d’un bouddha (!), nous parvenons en haut de la montagne baignee dans une brume qui n’est pas loin de nous faire penser a l’Ecosse.

Surgissant des nuages, les ruines fantomatiques et etranges du Casino royal et de l’eglise de Bokor nous apparaissent enfin. Malheureusement il n’en reste pas grand chose aujourd’hui et l’on ne peut s’empecher d’imaginer l’endroit avec les fastes d’antant.


Si l’endroit n’est finalement pas tres beau, le climat qui l’entoure ajoute a son mystere et ne peut laisser insensible. C'est l'occasion de se lancer dans la brume dans un remake du cultissime film 'Blairwitch Project'. En tout cas on comprend mieux pourquoi ce lieu de villegiature a ete choisi a l’epoque : la fraicheur des sommets contraste sensiblement avec la temperature qui regne a Kampot en cette saison.


Apres plus de deux heures de descente harassante en pick-up (et oui quand on monte, il faut bien redescendre a un moment ou un autre), tout le groupe s’extirpe tant que bien que mal du vehicule, le dos et les fesses en compote. Nous nous prenons tous a rever d’un bon massage… Mais non, celui-ci n'est pas prevu au programme, et nous devons finalement faire 100 metres dans la vase de la riviere pour rejoinder un bateau qui nous ramene a bon port !





Le roulis nous berce peu a peu, mais pas question de s’endormir devant le spectacle du couchant qui emplit le ciel d’une lueur rosee, ou encore celui des etoiles qui scintillent peu a peu dans le ciel de Kampot. Enfin, quel plaisir d’observer les maisons sur pilotis qui allument peu a peu leurs faibles lumieres, sous les palmiers…

Apres une bonne nuit de sommeil, nous partons a l’aventure en scooter, direction la ville de Kep, situee a une bonne vingtaine de kilometres de Kampot... pres de la mer !

Le trajet est fantastique : la campagne aux abords de Kep est beaucoup plus verte que dans le nord du pays et nous ne savons plus ou donner des yeux, sauf Kim qui doit tout de meme surveiller la route, parfois accidentee, et souvent traverse par des animaux meprisant le code de la route.




Nous passons a travers les villages et les rizieres, ou nous observons meme le repiquage du riz en fin de journee. Nous croisons de nombreux vehicules tous plus insolites les uns que les autres : cochons dans une cage a roulette tractee par une moto, voire directement ficeles sur la place du passager, camions bondes de Cambodgiens en vadrouille pour on ne sait ou, motos-dops transportant deux ou trois bonzes assis en amazone, charettes tirees par des buffles, mini-vans charges de passagers assis a-meme le toit…

Kep est une petite ville balneaire, aujourd’hui detronee par Sihanoukville dans le coeur des touristes, mais reputee pour ses crabes. Nous nous rendons donc au marche du meme nom afin d’assister au depart des bateaux de peche, a la collecte des crabes dans les nasses en osier et aux tractations commerciales, essentiellement menees par les femmes.



Nous en profitons bien evidemment pour en manger avec le fameux poivre de Kampot qui est sans aucun doute le poivre le plus parfume que nous ayons jamais mange. Apres cette pause culinaire, direction Rabbit Island la mal nommee car non seulement elle n’a pas d’oreilles de lapin, mais nous n’avons pas rencontre un seul lapin lorsque nous y sommes alles. Le mystere restera donc entier.



C’est une petite ile finalement assez deserte ou l’on ne trouve que quelques bungalows pour touristes en mal de calme et de tranquilite, et quelques maisons de pecheurs. Un bon endroit en somme pour qui a besoin de se retirer loin de la societe occidentale. Mais comme c’est deja ce que nous faisons depuis plus de trois mois, une apres-midi de baignade/visite nous suffit amplement, surtout que, exceptionnellement, la mer y est assez agitee.





Le retour sur notre petit bateau de peche s’annonce donc perilleux. C’est ainsi que nous passons une demi-heure a tanguer en tous sens et a nous faire litteralement arroser par des vagues de 1,5 metres environ. A l’arrivee nous sommes bons pour un concours de tee-shirts mouilles ! (victoire incontestee a Celine qui etait a l'avant de l'embarcation).
Cela aura au moins eu le merite de faire beaucoup rire le proprietaire du bateau, sa femme et son fils, bien a l’abri qu’ils etaient a l’arriere…

Celine et Kim


PS : et voila, nous venons de franchir notre centieme jour de voyage (le 20 avril 2007) ; merci de nous suivre fidelement depuis notre depart.
A bientot pour la suite de nos aventures !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

coucou,
on est content de voir que tout se passe bien et que vous vous eclatez.
De notre cote, on est en Birmanie depuis le 18/04 et ce pays vaut vraiment le detour. On vous laisse jeter un coup d'oeil sur le blog (du moins quand on l'aura mis a jour car ici, pour internet c'est la galere).
Continuez a en profiter et en prendre plein les yeux, ca passe trop vite.
Take care.
Biz

Anonyme a dit…

coucou,
on est content de voir que tout se passe bien et que vous vous eclatez.
De notre cote, on est en Birmanie depuis le 18/04 et ce pays vaut vraiment le detour. On vous laisse jeter un coup d'oeil sur le blog (du moins quand on l'aura mis a jour car ici, pour internet c'est la galere).
Continuez a en profiter et en prendre plein les yeux, ca passe trop vite.
Take care.
Biz

Anonyme a dit…

Un petit message pour féter avec vous votre Centième Jour de Voyage révé ;-) que la suite soit tout autant réussie!
toujours le même plaisir de vous lire... ca rend les pauses de la journée encore plus agréables!
Thibaut

Anonyme a dit…

Voici un petit commentaire relevé sur un de mes sites préférés de cuisine concernant le fameux poivre de Kampot:
"Un Poivre, aux parfums envoûtants, à découvrir et à utiliser directement en fin de cuisson".... ca donne envie;-)
Je ne veux pas vous charger alors je ne vous commanderai pas quelques grains ;-) mais amateur que je suis de cette épice ... je vais tacher d'en trouver sur internet.

Thibaut

Anonyme a dit…

Vu les tourtereaux !!

Quand vous posiez la question sur votre physionomie j'étais loin de la réalité : les mains, les mollets, l'arrière train maintenant !! Quelles souffrance pour se retrouver ..... dans le brouillard !
Mais le pire ne se voit pas : Décidément Céline, tu as été envoutée à la vue des temples de Khajuraho, un certain 14 février, au point que tu fantasmes sur n'importe quoi! (Une plante carnivore maintenant !! Kim est en si mauvais état que ça??)

En tout cas avec une telle activité vous devez bien dormir la nuit, mieux que nous c'est sûr !

Bises du patriarche et de sa famille nombreuse

NB : Les photos sont toujours superbes, mais faut changer les piles de l'appareil, de temps en temps il ne prend plus les couleurs !!