vendredi 23 novembre 2007

# 97 – TIKAL - Les mystérieuses cités d’or


# 97 – TIKAL - 24 novembre 2007 – Les mystérieuses cités d’or

Après avoir sauté de notre bateau et couru en pensant que nous allions le rater, nous attrapons finalement notre bus pour Flores. Surprises. Il n’a que 15 minutes de retard. Mais il est aussi quasiment plein et Kim passe à peu près la moitié du voyage (soit 2 heures) debout, comme une bonne douzaine d’autres personnes, ce qui n’est pas toujours aisé avec la route en lacets et la conduite sportive de notre chauffeur.




Imaginez un coup de frein sec et vous voyez devant vos yeux ébahis voler dans les airs – jusqu’à atteindre le pare-brise dans un grand fracas – ces malheureux passagers. Cette scène passe et repasse dans la tête de Kim un peu plus tard dans le voyage, quand un spot TV nous explique les bienfaits de la ceinture de sécurité dans un car mexicain ! La question ne se pose de toute façon pas dans les cars guatémaltèques : il n’y a pas de ceinture de sécurité.


C’est encore un concept du futur. Assurément.

En milieu d’après-midi nous parvenons dans le parc naturel de Tikal où nous allons découvrir notre premier site maya. Non, pas l’abeille. Et si vous avez suivi les dessins animés des années 80, vous vous souvenez sans doute d’Esteban, Zia, Tao et des cités d’or. Et là vous vous mettez à chanter :




« Enfant du soleil, tu parcours la terre, le ciel. Cherche ton chemin, c’est ta vie c’est ton destin. Et le jour, la nuit, avec tes deux meilleurs amis. A bord du grand condor, tu recherches les cités d’or. Oh oho oho, Esteban, Zia, Tao, les cités d’o-or. Oh oho oho, Esteban, Zia, Tao, les cités d’or… ».


Espérons qu’il s’agissait bien des Mayas et non des Aztèques ou des Incas !! Quoi qu’il en soit, nous nous sentons vite dans la peau des ces aventuriers…

En effet, en haut du plus haut des temples (le numéro 4 pour ne pas le nommer), qui culmine à 70 mètres, nous assistons au coucher de soleil. Et là, splendeur. Les pyramides qui dépassent de la forêt tropicale prennent alors une couleur dorée. Magique. Nous faisons d’ailleurs bien d’en profiter car le lever de soleil du lendemain sera tout autre.



En fait nous ne l’avons même pas vu puisque c’est sous des trombes d’eau que le jour se lève. Tout juste le temps d’enfiler nos capes de pluie ! Enfin, c’est vite dit. Plus facile à dire qu’à faire. Des gouttes qui grossissent à vue d’œil. Et c’est une image car on ne voit rien. Une cape de pluie à portée de main mais inutilisable. Un étui protecteur décidément trop protecteur.



Un nœud impossible à desserrer. Kim agite, secoue, tire, tire à nouveau avec plus de force, tant et si bien qu’il finit par déchirer l’étui… Bref, de l’eau, de l’eau, et une épaisse brume dissimulant les alentours. C’est bien la peine de se lever à 4h15 et de crapahuter une bonne demi-heure dans l’obscurité de la forêt !

Mais oui c’est la peine, car comme le disaient les posters de notre enfance (flash back sur les images Sarah Kay, pour celles qui se souviennent) : « Après la pluie vient le beau temps ». Nous parcourons donc une bonne partie du parc sous un ciel plus clément.



Grâce à notre guide, nous découvrons non seulement les bâtiments mayas et leur histoire, mais aussi la faune tropicale : mygales délogées de leurs trous, perroquets verts volant par deux, toucans aux becs jaunes, singes araignées, singes hurleurs (et ils hurlent vraiment), renard gris…


Seul manquait à l’appel le fameux jaguar, pourtant hôte de ces lieux.

Il ne s’agit donc pas de se perdre dans cette nature qui peut s’avérer hostile. C’est ainsi qu’un touriste s’est égaré en s’éloignant de son groupe. Ne parvenant pas à retrouver le chemin, il a décidé de jouer au Petit Poucet avec les pages de son guide de voyage. Le lendemain matin les gardes du parc n’ont plus eu qu’à suivre les pages pour le retrouver ! Comme quoi les contes pour enfants, cela peut toujours servir.

Ce qui ravit à Tikal, c’est ce mélange harmonieux entre Nature exubérante et Histoire préservée. Certes la végétation reprend vite ses droits (une zone défrichée est à nouveau couverte d’une jungle épaisse en moins de 10 ans) et de nombreux temples sont encore enfouis sous la terre, tels des collines couvertes d’arbres. Mais il ne faut pas s’y tromper, les pierres sont bel et bien là. Seront-elles un jour toutes dégagées ?

Après une journée à Tikal, nous rejoignons la ville de Flores qui, il faut le dire, ne présente guère d’attraits à part être un bon point de départ pour la suite de notre périple vers le Mexique.



Gardant le rythme (nous changeons désormais d’endroits tous les jours ou tous les deux jours), nous nous mettons en route de bon matin puisque notre bus part à 5 heures du matin. Enfin est censé partir à 5 heures car nous l’attendrons en fait une bonne demi-heure avant de démarrer. Histoire de prendre des forces pour les 8 heures de route annoncées (pour ce genre de choses il vaut mieux être prudent), nous achetons notre petit-déjeuner dans la rue : un grand jus d’oranges fraîchement pressées et de petits pains chauds fourrés à la pâte de haricots rouges.

A notre grand étonnement, notre bus est en fait une espèce de « chicken bus » réaménagé avec un peu plus de place pour les touristes. Bref, il n’est pas de prime jeunesse avec ses fenêtres et sa porte qui s’ouvrent toutes seules au moindre choc et Dieu sait combien ils sont nombreux sur les routes guatémaltèques. Il faut dire que, malheureusement, les routes de Belize ne sont guère meilleures.


Car pour atteindre le Mexique, nous passons en effet par ce pays longtemps revendiqué par le Guatemala et longtemps occupé par les Anglais.

Anciennement territoire maya, c’est aujourd’hui un curieux pays où la population est majoritairement d’origine jamaïcaine, la langue officielle est l’Anglais, la monnaie est le Dollar de Belize et le souverain est la Reine d’Angleterre. D’où sans doute les affiches où nous pouvons lire : « Belize a besoin d’un Premier Ministre, pas d’une marionnette »…

La route traversée durant plusieurs heures nous donne l’impression d’un pays peu peuplé. Certes nous passons devant des maisons de bois colorées et quelques belles propriétés, mais les villages sont plutôt peu nombreux. La capitale, quant à elle, fait plutôt penser à une petite ville des Caraïbes. Pas d’immeubles à l’horizon.

La campagne est peu cultivée et à part quelques champs de canne à sucre et quelques élevages de chevaux ou de buffles, nous ne voyons que peu de traces d’activité humaine. Il est vrai que le pays est surtout réputé pour ses spots de plongée, bénéficiant de la deuxième plus longue barrière de corail au monde, après l’Australie.

Nous parvenons à la frontière mexicaine avec une bonne heure et demie de retard sur l’horaire prévu et, le temps d’effectuer nos dernières formalités avec l’ensemble des touristes qui nous accompagnent (ou presque puisqu’un touriste ne retrouvera jamais notre bus après le dernier passage de frontière…), nous arrivons finalement avec plus de 3 heures de retard à Chetumal. Fatigués par la route, nous décidons de remettre à plus tard notre route vers Tulum et nous prenons nos quartiers dans cette ville non touristique et, de fait, typique de la vie mexicaine.


Céline et Kim


PS : Nous vous conseillons de passer une nuit sur place dans le parc de Tikal. En effet, les tickets sont valables à partir de la veille à 15 heures. En arrivant en milieu d’après-midi vous pouvez donc profiter de la fin de journée dans le parc alors que la plupart des touristes sont repartis à Flores, et participer à la visite guidée de 4 heures qui débute à 5 heures du matin. Et cela vaut vraiment le coup ! Luis, le guide qui fait la visite en anglais, est vraiment très bon. Il y a trois hôtels sur place. Négociez votre chambre sans formule avec dîner compris car il existe aussi un petit restaurant familial sur place dont la cuisine est sans nul doute bien meilleure.

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